Développement sur la rue Michel-Laguë: À la rescousse du boisé

DÉVELOPPEMENT. Le projet de construction d’une nouvelle tour d’habitations comprenant 18 logements sur la rue Michel Laguë à Chambly crée une vive opposition chez des résidents du secteur qui craignent la destruction d’un boisé.

Denise Gélinas habite sur la rue Michel Laguë, situé à côté du boisé menacé par le projet du Groupe Suzanne Lareau, le même promoteur que Les Tourelles de Chambly. Celle qui souhaite à tout prix sauver cet espace vert a invité tous les habitants du secteur à signer le registre au bureau du greffe mardi dernier.

Mme Gélinas dit s’être installée dans le quartier il y a deux ans parce que ses voisins lui ont garanti qu’il n’y aurait pas de développements.

«Je m’oppose à ce projet, car à la place du boisé, il y aura une tour de 18 logements sur trois étages avec un stationnement. Je trouve qu’il y a déjà assez de tours d’habitations pour rien», déclare-t-elle.

Juste avant la signature du registre, la résidente a reçu la visite de la promotrice, Suzanne Lareau. Elle lui a donc fait part de son opposition au projet. Selon elle, la construction d’un nouvel immeuble entraînerait une augmentation de la circulation et pourrait créer un îlot de chaleur avec le stationnement ainsi qu’importuner les voisins avec le système d’éclairage.

Sa voisine, Michèle Brassard, partage la même vision. De plus, elle mentionne que cette construction détruira l’habitat des oiseaux.

En tant qu’ornithologue amateur, Mme Brassard a constaté la présence d’une dizaine d’espèces d’oiseaux dans le boisé. «C’est un couloir migratoire, un lieu de repos pour les oiseaux. Je vois de 20 à 25 bébés oiseaux dans ma mangeoire», raconte-t-elle.

Selon elle, le boisé devrait devenir une zone verte. «L’argent prime sur l’environnement», s’offusque-t-elle.

Des arbres préservés?

En réponse à cette opposition, Mme Lareau rappelle que cet endroit lui appartient. «C’est mon terrain, c’est frustrant de ne pas pouvoir faire ce que je veux», déclare-t-elle.

«Les gens sont plus en sécurité avec des lumières. Ce n’est pas mieux qu’il fasse noir. Il pourrait y avoir pire que moi comme propriétaire. Je ne vais pas ôter tous les arbres. Je ne veux pas faire de trouble. Je suis juste chez moi et il faut densifier», répond-elle en rafale à toutes les accusations.

Selon la promotrice, il n’est  pas vrai que la construction de cette tour sera inutile. «Il y a des personnes à mobilité réduite qui attendent après ces logements. Les résidents qui s’opposent au projet sont égoïstes. Ils pensent juste à la vue», affirme Suzanne Lareau.

À ce jour, 26 signatures sur les 27 nécessaires ont été consignées au registre. Celles-ci seront analysées par la greffière, Me Sandra Ruel, pour savoir si les signataires résident bien dans le secteur visé. Le résultat sera ensuite transmis au conseil municipal qui prendra une décision en ce qui a trait à ce projet.