Sécurité dans les centres communautaires

Dons aux centres communautaires : Des vols filmés

La période des Fêtes a été marquée par un vol d’envergure à la Grande guignolée des médias de la Rive-Sud. De leur côté, les centres d’action bénévole du secteur ne sont pas épargnés par ce fléau.

Ce sont plus de cinquante caisses appartenant à la Grande guignolée des médias de la Rive-Sud qui ont été volées durant les Fêtes dans leurs locaux. Un dommage évalué à plus de 15 000 $. « Le vol de dons n’est pas un phénomène nouveau, regrette Véronique Lapierre, coordonnatrice au Centre d’action bénévole (CAB) de Chambly. Cela fait 13 ans que je suis ici et cela a toujours existé. On a beaucoup dénoncé à la police et, malgré cela, ça continue. »

Le stationnement du CAB comporte deux conteneurs afin que les particuliers y déposent leurs dons. « Les vols ont surtout lieu les fins de semaine lorsque nous sommes fermés, précise Véronique Lapierre. Les donneurs laissent leurs dons à l’extérieur des conteneurs s’ils n’entrent pas dans la chute prévue. Les voleurs agissent impunément en plein jour ou à toute heure de la nuit. Certains se servent même dans les conteneurs et remplissent leur voiture. Tout est filmé par nos caméras. Quand on pense que l’on a tout vu, eh bien, on n’a pas tout vu! D’autres font un don et prennent de la marchandise, comme si c’était un échange. Mais ça ne marche pas comme cela! »

Pour pallier ce phénomène, la coordonnatrice soumet une solution. « L’idéal serait que les dons soient livrés en semaine, lorsque nous sommes ouverts. Mais nous comprenons aussi que les gens sont occupés et qu’ils viennent quand ils peuvent. Il nous reste alors à faire avec ce fléau tout en opérant avec une gestion plus serrée. »

» Certains se servent même dans les conteneurs et remplissent leur voiture. » – Véronique Lapierre

La police prévenue

Même son de cloche pour Karine Tremblay, directrice générale du CAB de Saint-Césaire. « Ces vols de dons sont réguliers depuis plusieurs années. Les gens ne comprennent pas que ce sont des dons et qu’ils sont notre propriété une fois donnés. On est capables d’identifier les coupables grâce à nos caméras et nous avons déjà appelé la police. »

Pour Johanne Audet, directrice générale du CAB de la Seigneurie de Monnoir, à Marieville, ces vols sont significatifs. « Notre friperie a été cambriolée deux ans auparavant. Une personne est venue chercher la petite caisse. Il faut que ces gens soient vraiment démunis pour venir chercher de l’argent, de la nourriture et des jouets dans un centre communautaire. Durant le temps des Fêtes, même lors de la période de fermeture, un membre du personnel vient faire un tour pour constater que tout est bien intact. Nous avons des systèmes d’alarme. »

Une incidence sur les budgets

Ces vols à répétition ont forcément des répercussions sur la gestion d’un CAB. « Je sais qu’en tant que centre communautaire, on ne doit pas forcément penser comme ça. Mais en bout de ligne, cela nous enlève des ventes, regrette Véronique Lapierre. On essaie de garder nos dons à l’intérieur, sinon c’est inévitable. »

Alors que les CAB réclament davantage de moyens pour fonctionner, Johanne Audet affirme que les besoins sont encore en augmentation. « Nous avons livré nos paniers de Noël du 20 au 22 décembre. Mais durant les Fêtes, nous avons encore eu 19 demandes supplémentaires de familles en difficulté. On resterait bien ouverts entre Noël et le Nouvel An, mais il faut bien que nos équipes se reposent. Déjà, nous avons recommencé à distribuer, mais nous n’avions plus rien de frais. On a donc dû nous arranger avec la banque alimentaire ou bien avec des bons alimentaires pour dépanner. »