Des rubans en souvenir de la maison Boileau

Les rubans bleus sur les clôtures entourant le site de la maison Boileau, démolie en novembre, ont été posés par Christian Picard afin de « souligner la perte collective ».
Après la publication de l’article, dans la dernière édition du Journal de Chambly, cherchant à savoir qui avait installé ces rubans et pour quelle raison, l’auteur du geste est sorti de l’ombre. Il mentionne qu’il ne cherchait pas spécialement à communiquer son geste.
Christian Picard, candidat péquiste aux dernières élections provinciales, précise qu’il ajoutera prochainement une pancarte indiquant « Maison Boileau, 1820-2018 : Je me souviens ». Le but est « de maintenir dans l’esprit des gens ce qui est arrivé. C’est une perte importante du patrimoine. »
M. Picard précise que « les gens de Chambly sont tristes de cette situation ». Des personnes lui en parlent régulièrement. « Je suis déçu de ne pas avoir pu sauver ce qui restait de la maison, déplore-t-il. Quand je suis arrivé, il n’y avait qu’une petite partie qui avait été détruite. Je croyais être capable d’aller chercher une injonction pour arrêter la démarche. J’aurais aimé être plus efficace pour la sauver ».

« Les rubans rappellent le bleu de la maison et c’est plus approprié pour souligner la perte collective. » – Christian Picard

Le résidant de Chambly avait été arrêté le 22 novembre parce qu’il s’opposait à la destruction de la maison bicentenaire. Il avait refusé d’obtempérer à la demande de quitter les lieux. Le 16 janvier, le Directeur des poursuites criminelles et pénales a abandonné les poursuites.
Entre les mois de novembre et janvier, M. Picard devait respecter certaines conditions, dont ne pas se trouver sur le site de la maison Boileau. Quelques jours après l’abandon des accusations, il a acheté du tissu bleu, en a fait des rubans qu’il a ensuite accrochés sur la clôture. « En ce moment, il n’y a qu’un trou avec une clôture industrielle. Les rubans rappellent le bleu de la maison et c’est plus approprié pour souligner la perte collective », dit-il.
L’homme politique espère que cet événement servira à avoir une meilleure conscience de l’importance de protéger les bâtiments patrimoniaux, autant pour les municipalités que le gouvernement. « Je pense que depuis le 22 novembre, la sensibilité est plus grande. Les gens ont pris conscience de la fragilité du patrimoine », souligne-t-il.
Il aimerait par ailleurs que le secteur de Chambly soit reconnu comme arrondissement historique par le ministère de la Culture, comme c’est le cas pour d’autres municipalités. « Le Vieux-Chambly ressemble au Vieux-La Prairie en termes de date et d’importance historique, dit-il. J’ai toujours trouvé bizarre que Chambly n’ait jamais été considérée comme un site patrimonial. C‘est une des plus vieilles villes et Champlain y est passé. »
Le Chamblyen soutient que d’autres actions seront prises prochainement. Il n’a toutefois pas voulu donner plus de détails.