Des riverains opposés au projet de réaménagement du parc de Rapides

La Ville de Chambly souhaite réaménager le parc des Rapides, situé à proximité des rapides sur la rivière Richelieu. Un projet qui ne fait pas l’unanimité.

Le Service des loisirs de la Ville de Chambly, ainsi que les architectes du Groupe BC2, qui ont élaboré le projet, ont effectué une présentation aux résidants du secteur le 16 juin. Les citoyens pouvaient ensuite soumettre leurs commentaires au Service des loisirs et de la culture de la Ville jusqu’au 30 juin. Jean-François Auclair, directeur général par intérim, souligne que la Ville en a reçu. Une pétition a également été déposée. Elle était signée par plus de 200 personnes.

Le projet prévoit l’ajout d’arbres et d’arbustes, de bancs, de balançoires, de mobilier de détente, une halte cycliste, des jeux d’eau et des structures de jeux ainsi que des toilettes publiques accessibles. L’élargissement du sentier est aussi dans les cartons afin de permettre la circulation des fauteuils roulants et des poussettes. LaVille précise que « la grande majorité du parc demeurera intacte, de même que la verdure existante ».

Des riverains du parc déplorent d’abord ne pas avoir été consultés avant que la Ville aille de l’avant avec ce projet. Selon leurs impressions, la présentation était à titre informatif et non consultatif. M. Auclair précise en entrevue que le projet n’est qu’à l’étape des plans et concept et non pas de la réalisation. Il souligne par ailleurs que différentes options ont été présentées.

« Ce parc a une valeur patrimoniale. C’est un parc de quiétude. » – Geneviève David

Nature du parc

Selon les résidants, le projet ne convient pas à l’essence de ce parc, qui se veut un site naturel. « Actuellement, notre parc, c’est bien plus qu’un simple espace vert. Il est le reflet de ses utilisateurs et de ses citoyens riverains. Il est un lieu de rassemblement paisible qui permet l’épanouissement d’une vision collective » écrivent des résidants dans une lettre envoyée au journal.

Geneviève David, l’une des signataires et résidante de la rue Richelieu, soutient que « ce parc a une valeur patrimoniale au même titre que la maison Boileau. C’est un parc de quiétude. Pourquoi l’humain doit poser un geste pour changer la nature et qu’on ne la préserve pas, plutôt? » Elle ajoute que des « jeux d’eau sont utilisés que deux mois dans l’année et enlèveraient le côté champêtre du parc qui est un joyau dans la ville ».

De son côté, Louis Dancause, aussi résidante de la rue Richelieu, affirme que « le projet en soi est noble et répond à un besoin, j’en conviens. Mais pas dans l’unique et si beau parc des Rapides. Pouvons-nous arrêter d’avoir la prétention de vouloir améliorer ce qui est déjà beau, serein et parfait? »

Sécurité

Les citoyens soulèvent également la dangerosité du site pour y installer des modules de jeux destinés aux enfants. La présence des rapides dans le secteur soulève la question de sécurité.

Le directeur général par intérim admet que le parc demande une surveillance accrue puisqu’il est situé en bordure de la rivière et des rapides. Il précise toutefois que dans les plans, les modules de jeux ne seraient pas installés près du plan d’eau; une distance d’une quinzaine de mètres est prévue entre les deux.

Surprise

M. Auclair a soutenu avoir été surpris de cette opposition. « Il y a deux semaines, j’étais persuadé que le projet générerait du bonheur et serait rassembleur », dit-il.

Il ajoute que le secteur a accueilli, au cours des dernières années, plusieurs jeunes familles. L’implantation de structures dans le quartier a donc été évaluée. Le parc des Rapides était l’endroit le plus susceptible d’accueillir les infrastructures.

« La topographie du site est intéressante. Il n’y a pas eu d’investissement depuis plusieurs années. C’est un parc nature avec de l’espace. C’est comme ça qu’il a été évalué. Les autres parcs du secteur, on ne peut pas dire qu’ils n’ont pas l’espace, mais ce n‘est pas toujours approprié », indique M. Auclair.

Il précise que le parc commémoratif a la vocation de préserver la mémoire des vétérans. Il ne serait donc pas approprié d’y aménager des structures de jeux. Le parc Beattie est trop petit. Finalement, le parc de la Commune est « déjà bien rempli, souligne M. Auclair. Il faudrait sacrifier un équipement pour y mettre les structures ».

La suite

Le directeur général par intérim précise que l’administration analysera les commentaires reçus et réévaluera le projet. Le dossier sera présenté aux élus avec les impressions des citoyens. « On serait en mauvaise position d’aller de l’avant si la majorité des commentaires sont négatifs », avance-t-il.

Au moment d’écrire ces lignes, rien n’était décidé quant à l’avenir de l’endroit. « Tout est sur la table. Ce sera aux élus à prendre la décision » , indique M. Auclair. Le projet avait obtenu l’aval du Service des loisirs et de la Table consultative Sport et plein air.