PPU de Carignan : des enjeux de taille

Les problèmes de circulation, la protection des milieux naturels et l’absence des liens unificateurs entre les quartiers demeurent parmi les enjeux importants soulevés lors de la consultation organisée par la Ville de Carignan mardi dernier dans le cadre du Programme particulier d’urbanisme (PPU) pour le secteur central du territoire.
La Ville a fait appel à la firme d’urbanisme Provencher Roy pour présenter une vue d’ensemble du développement de ce secteur dans une perspective de dix ans.
Valérie Charest, urbaniste pour cette firme, a expliqué en premier lieu les obligations de la Ville en rapport avec les orientations de la MRC; celles-ci s’appuyant sur la vision de la CMM en matière de développement.
Il y a d’abord cette exigence de protection de 50 % d’un boisé situé dans 350 lots appartenant à 144 propriétaires. Mme Charest a parlé d’un « écosystème incroyable » et a évoqué l’importance de préserver les milieux humides telle qu’exigée par le ministère de l’Environnement.
L’urbaniste souligne également que « plusieurs rues n’ont pas été terminées; certaines finissent en cul-de-sac ». En raison de l’absence de lien entre les secteurs, elle ajoute que « les quartiers se tournaient le dos. On ne se sent pas à Carignan ».

Les aménagements prévus

« L’idée est de créer un nouveau lien routier, entre la rue Albany et le chemin Bellevue, qui passerait à travers la zone agricole, ce qui permettrait l’accès à la 112 pour les gens du secteur centre », suggère la représentante de la firme.
Un autre projet est la création d’un « lien champêtre qui serait à prévoir du secteur centre avec le secteur Carignan Salière; un lien champêtre avec une circulation paisible. L’idée n’est pas du tout de favoriser le transit, mais de partager la voie avec les piétons, les vélos et les automobilistes et d’avoir une emprise réduite, et donc d’éviter le trafic et les nuisances ».

« Le PPU, c’est pour gérer les enjeux entendus aujourd’hui. » – Sylvain Gariépy

Les projets de développement résidentiel basés sur les exigences du Plan métropolitain d’aménagement et de développement (30 logements à l’hectare) prévoient la construction d’immeubles de haute densité, soit de quatre à cinq étages et de sept à neuf étages avec un stationnement souterrain.
Les projets routiers d’interconnexion entre les secteurs, notamment en vue d’accéder à la route 112, et ceux concernant les constructions résidentielles envisagées auront des aménagements paysagers.
D’autres projets concernent des équipements publics, notamment le réaménagement de l’ancienne carrière et la mise en valeur des boisés et des milieux humides.

Réactions et commentaires

Ils étaient une trentaine de personnes à s’avancer au micro.
Plusieurs interventions ont porté sur la mobilité à l’intérieur du secteur concerné, notamment les rues Désourdy et Henriette, où un citoyen dit craindre que ces deux voies soient connectées, ce qui pourrait faire augmenter le débit de la circulation sur Désourdy.
Sylvain Gariépy, de la firme d’urbanisme, a répondu que si jamais un lien est créé, il ne sera pas comme un boulevard avec deux voies de chaque côté. Il a précisé en outre qu’il est encore tôt pour déterminer quel lien sera aménagé pour relier des secteurs.
Des interrogations ont été également soulevées en matière de protection des boisés, des milieux humides et du territoire agricole.
Un autre citoyen s’est demandé qui assumera le coût de la route entre la rue Albany et le chemin Bellevue. Un autre se demande qui va payer pour l’achat de la carrière. Il était aussi question de craintes relatives à l’augmentation des taxes et même sur l’urgence de la démarche.
« C’est une vision, a résumé M. Gariépy. Le PPU, c’est pour gérer les enjeux entendus aujourd’hui. »
La firme d’urbanisme devra, au printemps, présenter ses résultats et recueillir les commentaires de la population.