Des dons voués à la poubelle
L’organisme Aux sources du Bassin de Chambly a dû se résoudre à jeter une grande partie des dons reçus la journée de l’Action de grâce puisque les objets ont été détrempés par la pluie.
Yolande Grenier, directrice générale de l’organisme, estime à 80 % la quantité qui devra être jetée parce que les dons ne seront pas récupérables. Elle souhaite sensibiliser les citoyens à venir porter leurs dons à des moments plus opportuns afin que leurs objets puissent véritablement avoir une seconde vie.
« On ne veut pas que les gens ne donnent plus. On aimerait les sensibiliser à ne pas venir lorsque le centre est fermé et que de la pluie est annoncée », précise-t-elle. Les dons qui jonchaient le stationnement ont été abondamment mouillés par la pluie. « Même si on les laisse en confinement trois jours, plusieurs seront moisis », déplore Mme Grenier.
La directrice veut aussi prévenir puisque pendant le temps des Fêtes, l’organisme est fermé durant quelques jours. Lors de cette fermeture, personne ne traite les dons qui sont déposés à l’extérieur du centre.
« On ne veut pas que les gens ne donnent plus. On aimerait les sensibiliser à ne pas venir lorsque le centre est fermé et que de la pluie est annoncée. » – Yolande Grenier
L’organisme dispose de conteneurs fermés et aussi d’une étagère qui n’est pas à l’abri. Lorsque Aux sources du Bassin est ouvert, des bénévoles s’affairent à entrer les dons dans l’entrepôt.
Ces dons sont revendus à la friperie du Bassin, qui sert de principale source de revenus pour cet organisme d’aide alimentaire. Des objets sont également récupérés en guise de cadeaux pour Noël. La friperie sert aussi de banque de matériel pour soutenir des familles en situation de crise.
Hausse des demandes
La pandémie a accentué le nombre de demandes d’aide alimentaire. La directrice générale estime entre 10 et 15 % la hausse de requêtes comparativement à l’an dernier. « Ce sont beaucoup des gens de la classe moyenne qui ont perdu leur emploi. Avec la fin du programme canadien d’urgence (PCU) et la nouvelle (aide financière) plus contraignante, on s’attend à avoir une nouvelle hausse des demandes », soutient Mme Grenier.
De plus, l’épicerie économique s’alimente principalement des dons reçu à la guignolée. Cette année sera différente, puisque le porte-à-porte ne sera pas possible. L’organisme craint donc une baisse de dons alimentaires et en argent parallèlement à cette hausse de demandes.
Les bénévoles, dont la moyenne d’âge dépasse les 65 ans, ont parfois des craintes. L’organisme est donc régulièrement à la recherche de nouveau personnel.
Somme toute, Mme Grenier soutient que l’organisme s’en sort bien. Il a obtenu de l’aide gouvernementale et municipale pour poursuivre sa mission.