Des archéologues ont fouillé le site de la maison Boileau

Une page pourra commencer à se tourner sur la maison Boileau, détruite le 22 novembre 2018. Le terrain a été scruté par des archéologues et les résultats, présentés au public. Il ne reste qu’à attendre le rapport détaillé, prévu au printemps.

Louis Gilbert, archéologue de la firme Artefactuel, était de retour sur le terrain de la rue Martel à la fin septembre. Le but était entre autres de vérifier l’origine d’un tas de pierres trouvé lors de la première fouille en 2018.

« On voulait voir s’il s’agissait d’une fondation d’une ancienne habitation. Finalement, ce sont des pierres qui ont été déposées là après la construction de la maison », indique-t-il. Malgré cela, la recherche a été bénéfique et valait le coup, selon lui. « Chaque fois qu’on fait des interventions et qu’on trouve des objets, on en connaît un peu plus », souligne-t-il.

Louise Chevrier, des Amis de la maison Boileau, était sur place le 29 septembre pour la présentation des objets à la population, avec Paul-Henri Hudon, de la Société d’histoire de la Seigneurie de Chambly.

« J’aurais aimé trouver la première maison. On sait qu’il y en a eu une avant la maison Boileau. Rien ne nous dit qu’on ne trouvera pas autre chose dans l’interprétation des archéologues », dit-elle. « L’excavation d’une seule tranchée a permis de découvrir des strates de terrain qui témoignent de divers aménagements passés. La nature de ces premières découvertes reste à éclaircir », souligne M. Hudon.

« Chaque fois qu’on fait des interventions et qu’on trouve des objets, on en connaît un peu plus » – Louis Gilbert

Différents objets ont été trouvés, dont des boutons de cuivre, des billes et différentes vaisselles. La plus ancienne pièce trouvée date du 18e siècle. M. Gilbert et son équipe procéderont au nettoyage des trouvailles, les analyseront et produiront un rapport détaillé. Ce rapport ainsi que les objets seront remis à la Ville, éventuellement. M. Hudon aimerait que ces derniers soient conservés et à la vue du public pour que « l’histoire parle aux citoyens ».

Sensibilisation au patrimoine

La Société d’histoire apprécie que la Ville « manifeste de l’intérêt pour cette science des profondeurs, pour la mémoire enfouie et pour le passé conservé ». M. Hudon, rappelle que Chambly est un lieu hautement historique.

Mme Chevrier était contente de pouvoir être sur le terrain et qu’il y ait une divulgation de la part des archéologues. « Ça permet de discuter avec les gens et de les sensibiliser à l’histoire et au patrimoine », affirme-t-elle. Plusieurs personnes se sont rendues sur les lieux et ont posé des questions aux archéologues.

« Les archéologues ont mentionné que si des gens trouvent un objet ancien sur leur terrain, ils doivent le déclarer au ministère de la Culture. Ça permet de signifier qu’un endroit est d’intérêt. À Chambly, il y a probablement beaucoup d’endroits d’intérêt », souligne Mme Chevrier. Elle aimerait que Chambly devienne « un exemple de mise en valeur du patrimoine ».

Rapport

La présentation des objets, qui avait été annoncée, s’est faite durant les Journées de la culture. Sophie Martel, directrice par intérim du Service loisirs et culture, mentionne qu’aucune autre n’est prévue. La Ville aura à se positionner sur le sort réservé à ces objets et au sujet de ce qui sera érigé sur le site.

La mairesse, Alexandra Labbé, a souligné que rien n’était encore décidé quant à l’avenir de l’endroit. Le projet sera choisi en consultant les citoyens.