De l’argent pour l’achat de lunettes pour les enfants

Depuis le 1er septembre, les parents d’enfants de moins de 18 ans ont accès à une aide financière pour l’achat de lunettes ou de lentilles cornéennes. Une nouvelle bien accueillie par les spécialistes.

Les parents, peu importe leur revenu et s’ils ont ou non des assurances, ont droit à 250 $ par période de deux ans pour l’achat de lunettes ou de lentilles cornéennes à leurs enfants. Pour obtenir ce montant, ils doivent remplir un formulaire en ligne sur le site de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).

« La mise en place du programme “ Mieux voir pour réussir “ fait suite à un engagement du gouvernement afin de favoriser le développement du plein potentiel des jeunes et de lutter contre le décrochage scolaire », indique le gouvernement de la CAQ dans un communiqué.

Les opticiennes Josée Touchette, propriétaire d’Optique Josée Touchette, et Louise L’Heureux, propriétaire d’Iris Chambly, estiment que ce nouveau programme pourrait inciter davantage les parents à faire passer un test de la vue annuellement à leurs enfants.

« Ce ne sont pas tous les parents qui ont l’argent nécessaire pour payer des lunettes. L’aide fera la différence », croit Mme Touchette.

L’importance des examens

Les deux opticiennes soulignent l’importance de faire passer un test de la vue à ses enfants chaque année avant la rentrée des classes. Cette démarche permet le dépistage de certaines anomalies.

« Cette aide financière pourra peut-être faire réaliser aux parents l’importance de le faire même s’ils ne suspectent rien, indique Mme L’Heureux. Ça arrive qu’un parent dise que son enfant semble ne pas avoir de problème, mais finalement, un œil fonctionne bien et l’autre est paresseux. Lorsqu’on le détecte, on peut suggérer des exercices et l’œil récupère beaucoup. S’il est vu trop tard, ce n’est pas garanti qu’il reviendra à 100 %. »

« Ce ne sont pas tous les parents qui ont l’argent nécessaire pour payer des lunettes. L’aide fera la différence. » – Josée Touchette

Mmes Touchette et L’Heureux mentionnent que le temps idéal pour un premier rendez-vous est 4-5 ans avant la maternelle. Mais les parents peuvent venir plus tôt également s’ils croient que leur enfant a un problème. Par exemple, s’il a un œil larmoyant – un signe qu’il est peut-être plus faible que l’autre -, s’il regarde les éléments de très près pour voir, s’il a mal à la tête, s’il heurte souvent les cadrages de porte ou autres éléments de son entourage, s’il paraît maladroit ou si l’un de ses yeux semble loucher. Ce sont des signes annonciateurs de problèmes de vision.

« Ce n’est pas toujours si évident. Parfois, l’enfant est actif et on passe à côté. C’est déjà arrivé qu’un enfant ait une bonne myopie sans que ses parents n’y voient de signes », soutient Mme Touchette.

Aide dans le domaine scolaire

Le gouvernement trace un lien entre cette aide financière et la réussite scolaire. « Avoir une bonne vision, c’est fondamental pour réussir et pour persévérer à l’école. Les parents ne devraient jamais avoir à choisir entre la santé financière de leur famille et la réussite de leurs enfants. L’achat de lunettes et de lentilles cornéennes est une dépense importante pour beaucoup de familles qui ont déjà de la difficulté à joindre les deux bouts », affirme François Legault, premier ministre du Québec, par voie de communiqué.

« Plus de 80 % des apprentissages passent par la vision, soit dans les livres ou sur le tableau. C’est important qu’un enfant voie bien », soutient Mme L’Heureux de chez Iris Chambly.

Ère de la technologie

Téléphone intelligent, tablette et ordinateur sont parties prenantes de la réalité d’aujourd’hui. Les enfants sont donc plus susceptibles d’avoir les yeux rivés sur un écran qui dégage de la lumière bleue.

Pour l’instant, il est trop tôt pour connaître les dommages exacts de l’utilisation de cette technologie selon les opticiennes. Cependant, elles sont d’avis qu’il est préférable de prévenir. Elles proposent à leurs clients de mettre des filtres spéciaux dans les verres de leurs lunettes pour diminuer l’impact de cette lumière.

« On sait que la lumière bleue est nocive pour la rétine, mais on ne sait pas encore les dommages précis à long terme. C’est à suivre », indique la propriétaire d’Optique Josée Touchette.

Le programme “ Mieux voir pour réussir “

Comme il est en vigueur depuis le 1er septembre, seuls les achats effectués après cette date sont éligibles.

Le remboursement sera accordé pour les articles visant à corriger la vision à la suite d’une prescription d’un optométriste ou d’un ophtalmologiste autorisé.

Les coûts prévus pour ce programme sont de 36 millions de dollars par année. Les évaluations préliminaires prédisent qu’environ 145 000 enfants auront besoin de lunettes ou de verres de contact annuellement.

Le demandeur recevra un chèque au plus tard trois semaines après l’envoi de la demande faite en ligne.