De la pêche sur glace au printemps

Chambly. Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs a autorisé la pêche blanche sans permis du 1er décembre 2017 au 31 mars 2018 au Québec. Ce n’est pas ce qui a incité Alexis Corbeil, un résidant de Chambly à tendre sa canne à pêche sur la glace du bassin de Chambly. C’est la passion qui le pousse depuis qu’il a trois ans à exercer son sport favori.
« Ça fait 18 ans que je pêche. J’aime ça la tranquillité, la nature et le poisson. » À 21 ans, le pêcheur n’a rien perdu de sa passion.
Sa pêche d’hiver s’est transformée le 20 mars en pêche de printemps sur la glace du bassin de Chambly. Toute la semaine dernière, assis sur un siège, entre le rivage et les eaux vives de la rivière Richelieu il était seul à taquiner la perchaude, le doré ou encore le brochet.
« Il y aura de la glace encore longtemps à cet endroit (désignant la portion du bassin protégé des courants par une digue). Il y a encore 20 pouces de glace. Il n’y a rien à craindre. »
Avec le réchauffement des températures et l’apparition des premiers perce-neige sur la terre ferme, la vie semble aussi reprendre son cours sous la glace. « Cet hiver, ça ne mordait pas beaucoup. Depuis deux, trois jours, c’est un peu plus actif. Aujourd’hui (le 19 mars à 14 h), j’ai péché une centaine de perchaudes, mais je ne garde que les poissons de huit pouces en montant. Les autres je les rejette à l’eau. » Dans son seau, la prise de la journée digne d’être conservée regroupait une vingtaine de spécimens.
Alors que le Journal de Chambly est allé à sa rencontre mercredi dernier en début d’après-midi, cela faisait déjà depuis plusieurs heures qu’il était à son poste. Cette journée-là, il avait pris ses quartiers dès 8 h du matin et il s’en est allé vers 17 h. Tout l’hiver les touristes ou les résidants de Chambly ont pu voir l’individu, souvent seul, au milieu de la glace du bassin.

À la quête du trophée

Alexis aime par-dessus tout la pêche. Il a privilégié le bassin de Chambly cette année, car il habite à cinq minutes. « C’est plus pratique. » Mais tout au long de l’année, il sillonne les environs pour trouver les meilleurs endroits.
Il dit pêcher pour « le trophée, le défi que ça représente, pour la nature, pour la tranquillité absolue. »
Seul, immobile sur la glace pendant des heures, bien emmitouflé, la vie du bassin défile sous ses yeux jour après jour. Au milieu des eaux gelées, des touristes de toutes les nationalités viennent le voir intrigué par le personnage; de petits avions utilisent parfois les glaces du bassin comme piste d’atterrissage en se posant à quelques centaines de mètres du pêcheur; plus récemment, ce sont les outardes qui, revenues par milliers, ont tenu compagnie à Alexis; le plus souvent, ce sont d’autres pêcheurs qui viennent le voir pour partager une expérience, ou qui s’intéressent à l’endroit.
Pourtant, le poisson qu’il pêche n’a été dans son assiette qu’à deux reprises cet hiver. « Je le donne à des amis. »

Belles prises

Il y a environ cinq ans, au même endroit c’est un poisson de 20 livres qu’il a sorti des eaux. Un premier trophée qu’il était alors venu le présenter au Journal de Chambly, situé près de l’exploit. Cette année, ce sont des brochets de 5 à 6 livres qu’il a pu remonter ou encore des dorés de 5 livres. Il le concède, cette année la pêche n’a pas été miraculeuse.
Un pêcheur venu à sa rencontre alors que le Journal s’entretenait avec Alexis a confirmé la chose. « Il n’y a pas eu beaucoup de poisson cette année », avant de constater les belles prises de la journée d’Alexis.
Pendant la durée de notre rencontre avec Alexis d’environ 20 minutes, ce dernier avait pêché et relâché quatre poissons.

Attention

La pêche blanche nécessite un équipement minimal et une bonne connaissance de la glace surtout à cette période de l’année. Beaucoup de sites consacrés à la pêche sur glace sont fermés par mesure de sécurité et il est nécessaire de prendre toutes les précautions avant de s’aventurer sur la glace.
Un minimum de 10 centimètres est requis pour marcher sur la glace, et 30 centimètres, pour y conduire un véhicule léger.
Jusqu’au 31 mars, il est gratuit d’aller à la pêche, ensuite il sera obligatoire d’avoir un permis pour s’adonner à ce sport. Il est aussi interdit depuis le 1 avril 2017 de pratiquer la pêche aux menés vivants (poisson-appât vivant) été comme hiver, pour éviter la propagation d’espèces indésirables comme la carpe asiatique.