De commission scolaire à centre de services
À la suite du bâillon de la CAQ, les présidents des commissions scolaires ont été destitués. Quel horizon se profile pour les centres de services scolaires (CSS), nommés commissions scolaires dans un passé pas si lointain?
Le 8 février, Andrée Bouchard, ancienne présidente de la commission scolaire des Hautes-Rivières écrivait, entre autres, ceci sur les réseaux sociaux :
« Ce matin, lorsque je me lève, je ne suis plus présidente de la commission scolaire des Hautes-Rivières à la suite de l’adoption de la loi 40 (PL40)… Aucun d’entre nous ne méritait d’être traité avec mépris et condescendance. Il faut être bien faible pour traiter les gens ainsi. »
Hélène Roberge, ancienne présidente de la commission scolaire des Patirotes, partageait, impuissante, au gré d’un communiqué de presse « son inquiétude pour la suite des choses ».
Dans les circonstances, Mesdames Bouchard et Roberge ont décliné toutes deux la demande d’entrevue du Journal.
Changements concrets?
Parmi les centaines d’articles, le PL40 abolit les élections scolaires et transforme les commissions scolaires en centres de services scolaires.
Le mandat actuel des commissaires scolaires francophones prend donc fin immédiatement, après quoi s’enclenchera une période de transition menée par les directeurs généraux des commissions scolaires, et ce, jusqu’à la désignation des membres des conseils d’administration des centres de services scolaires. Une équipe du Ministère accompagnera le réseau scolaire durant cette période.
Pour Dominique Lachapelle, directrice générale du CSS des Hautes-Rivières, c’est une période de transition qui s’entame.
« Nous étudions présentement l’ensemble des articles de loi et prenons acte de l’orientation gouvernementale. À partir de maintenant, notre rôle premier est de mettre en place cette transformation tout en poursuivant notre mission d’accompagnement de nos établissements scolaires et de la réussite des élèves. Nous mettrons les structures qui doivent être mises en place », affirme la directrice générale.
« À partir de maintenant, notre rôle premier est de mettre en place cette transformation tout en poursuivant notre mission d’accompagnement de nos établissements scolaires et de la réussite des élèves. » – Dominique Lachapelle
Par l’entremise d’un communiqué de presse, Luc Lapointe, directeur général de la commission scolaire des Patirotes, écrit que « Cette transformation prévoit plusieurs étapes qui débuteront prochainement et qui s’étendront jusqu’au 1er juillet 2020, date à laquelle le centre de services scolaires devra être fonctionnel. Les tâches, fonctions et responsabilités de tous les employés de la commission scolaire des Patriotes demeurent essentiellement les mêmes ».
Rôle des élus scolaires
Ce n’est pas tout le monde qui était au fait du rôle que jouaient les élus scolaires à l’intérieur des défuntes commissions scolaires. De façon tangible, que faisaient-ils?
« Ils ont contribué à mettre en place avec nous des structures et des démarches pour la réussite de nos élèves et ont contribué à l’amélioration de l’éducation. C’était des gens qui prenaient le temps nécessaire d’étudier les dossiers », décrit Mme Lachapelle, en les remerciant au passage pour leur engagement et leur dévouement.
Peu de temps plus tôt, Éric Gingras, président du Syndicat de Champlain, tenait ce discours au sujet des commissaires.
« Nous considérons que les commissaires ont eu du temps pour justifier leur présence. Maintenant qu’ils sont tassés, ils se disent nécessaires, mais à nous, ils ne l’ont pas montré. Des commissaires à la défense des services et des enfants et de leur personnel, je n’en ai pas vu beaucoup. Ne plus avoir de commissaires, est-ce une mauvaise nouvelle? Poser la question, c’est y répondre. »