Dans un siège d’appoint jusqu’à neuf ans

À partir du 18 avril, tous les enfants mesurant moins de 145 cm ou ayant moins de neuf ans devront prendre place dans un siège d’appoint sur la banquette arrière d’un véhicule.
Cette nouvelle mesure a été prise l’an dernier avec la modification du Code de la sécurité routière par le projet de loi 165. Depuis, les policiers socio-communautaires de la Régie de police Richelieu-Saint-Laurent font de la sensibilisation lorsqu’ils en ont l’occasion, souligne leur porte-parole Jean-Luc Tremblay.
« On fait beaucoup d’ateliers de prévention. On en parle régulièrement depuis un an », dit-il.
À la Sûreté du Québec, qui a un poste à Marieville, c’est un peu la même chose. Selon les activités prévues, des policiers feront de la sensibilisation.
Toutefois, aucune opération particulière visant à s’assurer que la nouvelle réglementation est respectée ne sera entreprise à partir de la date butoir. « Le service de police s’assure du respect des règles par les patrouilleurs. S’ils ont un motif de penser qu’un passager est mal attaché, ils pourront intervenir », indique le sergent Tremblay.
Même son de cloche du côté de la SQ. « Pour nous, ça ne change pas. Quand un policier intercepte un véhicule pour une infraction, s’il voit un enfant à l’arrière et qu’il a un doute, il pourra vérifier si le siège est conforme », affirme Ingrid Asselin, porte-parole.
Au printemps et à l’automne, des policiers socio-communautaires de la Régie effectuent des visites surprises dans des Centres de la petite enfance afin de vérifier les sièges des enfants. « Ça se veut plus de la sensibilisation qu’un geste répressif », souligne-t-il.
Les policiers vérifient aussi les sièges de la fratrie. Cependant, aucune visite dans les écoles primaires, que les enfants de 5 à 9 ans fréquentent. « On touche indirectement les écoles avec les CPE, parce que les parents ont souvent plus d’un enfant, souligne M. Tremblay. Ce serait plus difficile dans une école, parce qu’il y a des marcheurs et d’autres qui prennent l’autobus. Dans les CPE, la totalité de la clientèle est touchée. »

« Trop souvent, les enfants sont sortis trop vite de leur siège d’appoint. » – Mario Vaillancourt

S’harmoniser au Canada

Le changement au Code de la sécurité routière concernant l’utilisation prolongée du siège d’appoint vise à « s’harmoniser avec ce qui se passe ailleurs au pays », selon Mario Vaillancourt, porte-parole de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).
Il explique que 145 cm, c’est la grandeur minimale prévue pour que la ceinture soit sécuritaire à l’arrière d’une voiture, selon Transports Canada.
Par ailleurs, M. Vaillancourt mentionne que la loi stipule que l’enfant doit atteindre 145 cm ou l’âge de neuf ans pour sortir de son siège d’appoint. Il précise que même s’il a neuf ans, bien que ce soit légal d’enlever le siège, il est préférable d’attendre que l’enfant ait atteint la taille recommandée. « Trop souvent, les enfants sont sortis trop vite de leur siège d’appoint », dit-il.
Pour que la ceinture soit sécuritaire, il est important qu’elle passe bien sur l’épaule et les hanches. « La clavicule et l’os du bassin sont des os plus en mesure d’absorber le choc », indique-t-on dans le communiqué de la SAAQ. « Si la ceinture ne passe pas aux bons endroits parce que l’enfant est trop petit, il peut être blessé sérieusement au cou, à la tête, à la colonne ou aux organes internes », mentionne M. Vaillancourt.
Plusieurs nouvelles mesures ont été annoncées et rendues effectives l’an dernier. Celle-ci ne l’est que cette année afin « de donner le temps aux parents de garder le siège d’appoint ou de s’en procurer un », dit-il.
 

Quelques chiffres

L’amende prévue pour le non-respect de cette mesure varie de 80 $ à 100 $, et le conducteur verra trois points d’inaptitude inscrits à son dossier.
En 2017, 1159 enfants âgés entre 0 et 10 ans ont été victimes d’accident de la route, dont 651 avaient entre 5 et 10 ans.