Commission pour l’aménagement du parc de l’ancien golf : une parole à saisir

La planification de l’aménagement du terrain de l’ancien golf s’amorce par la création d’un groupe de 30 citoyens ayant un pouvoir consultatif sur le projet. Ils prendront part à deux ateliers de travail afin de déterminer le plan final de l’espace.

Un terrain de 2,8 millions de pieds carrés en plein centre du district du Bassin est à aménager. La Ville de Chambly en détient 70 % et un promoteur immobilier installera 500 portes sur la partie restante. Au milieu de cela, l’avenue Bourgogne sera prolongée.

Voici les données connues actuellement concernant l’aménagement du terrain de l’ancien golf. Pour le futur plan, la municipalité a décidé d’intégrer une cohorte de 30 Chamblyens pour participer aux discussions.

« Ce site est tellement sensible qu’il est important d’écouter les opinions émises, explique la mairesse, Alexandra Labbé. Le secteur s’est densifié et beaucoup d’enjeux sont apparus au fil du temps. La population a des préoccupations et on veut être sûrs d’entendre les gens qui y vivent et ceux qui y sont sensibles. »

Ainsi, les personnes intéressées pourront s’inscrire à cette cohorte jusqu’au jeudi 11 avril. L’entreprise montréalaise L’Atelier urbain, spécialisée en aménagement en ville, s’occupera de sélectionner les candidats. Des conditions non négociables subsistent et concernent une présence obligatoire à une réunion virtuelle le 23 avril et aux deux ateliers de travail, les 25 avril et 20 juin. « La Ville de Chambly ne prendra aucune position sur les choix des candidats, assure Alexandra Labbé. Mais le panel représentera bien certainement des gens du quartier, mais aussi d’autres résidents de Chambly. Ensuite, les groupes d’âge, la parité homme-femme, mais aussi les intérêts dans ce projet tels que l’écologie, l’urbanisme ou encore le caractère social du dossier. On veut entendre tout le monde. »

» J’espère qu’avant de payer pour la réalisation de l’aménagement, l’augmentation du trafic sera prise en compte. » – Hafsa Morjane

Des débats enflammés

En attendant les dates-clés du projet, Alexandra Labbé sait que la population reste vigilante. « Le secteur suscite beaucoup de passion. Pour le moment, nous sommes sur une page blanche avec de grandes lignes avec des besoins. »

Parmi les habitants du quartier, certains n’hésitent pas à témoigner de leur inquiétude, comme Monique.

« Je n’aime pas le fait que de nouvelles constructions arrivent. Nous n’avons pas les infrastructures pour les supporter. Dès 15 h 30, le trafic sur le boulevard De Périgny est lourd. » Même si elle ne pourra pas être présente aux ateliers de travail, la Chamblyenne trouve intéressante l’idée de faire participer la population. « C’est important que les citoyens puissent s’exprimer. Il faut vraiment qu’ils disent ce qu’ils pensent. »

Même sentiment pour Monique Gagnon, qui vit quelques mètres plus loin. « J’aurais préféré que l’espace soit laissé tel qu’il est actuellement. C’est plaisant et beau. Le fait de voir 500 portes se construire va dénaturer le paysage puisque la construction ira en hauteur. »

Une grande ville

Enfin, Hafsa Morjane, aussi résidente du district du Bassin, se dit « intéressée » de participer à cette cohorte. « Je ne suis pas vraiment inquiète sur l’avenir de ce projet, mais je souhaite vraiment que l’on réponde à mes questions. » La Chamblyenne travaille à Saint-Jean-sur-Richelieu et s’interroge d’abord au sujet du transport. « J’espère qu’avant de payer pour la réalisation de l’aménagement, l’augmentation du trafic sera prise en compte. Les deux entrées de Chambly sont compliquées aux heures de pointe. Lorsque j’arrive sur le boulevard Fréchette, je mets 30 minutes pour rentrer chez moi. L’addition des projets immobiliers sur tout le territoire compliquera la circulation davantage. »

Cette urbanisation, que la Ville explique pour répondre à la pénurie de logements, pousse Hafsa Morjane à s’enquérir sur d’autres sujets. « Sera-t-on prêt concernant l’assainissement? Nous n’avons même pas d’hôpital. Pour avoir une grande ville, il faut se préparer. Le plan semble bon, mais il ne doit pas être à court ni à moyen terme. »

De son côté, Eissa Bozorgmehr a créé une pétition récemment pour que le projet ne puisse pas voir le jour. « Même la création d’un parc est compliquée, car si nous n’avons pas les routes pour accueillir les touristes, cela ne sera pas viable. Nous ne sommes pas contre ce projet, mais il reste beaucoup d’étapes pour y parvenir. J’ai fui Montréal pour avoir la tranquillité, ce n’est pas pour vivre dans un mini-Montréal. Nous avons investi dans une maison pour avoir un cadre de vie, ce n’est pas pour qu’il soit gâché. » 

Pour s’inscrire à la cohorte, il est nécessaire de remplir le formulaire sur espacechambly.ca au plus tard le 11 avril, 16 h 30. Une rencontre préparatoire virtuelle de la cohorte aura lieu le mardi 23 avril avant le déroulement de deux ateliers de travail, les jeudis 25 avril et 20 juin.