Comment se portent les enfants de la crise du verglas?

Les chercheurs de l’Institut Douglas en appellent à la population pour en savoir plus sur les effets de la crise du verglas en 1998 sur les enfants naissants.
David P. Laplante, chercheur à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, veut aller plus loin que la dernière étude qui portait sur les enfants du verglas de 1998. « Au cours des 20 dernières années, nous avons suivi une cohorte de personnes (maintenant des adultes) dont les mères étaient enceintes pendant la tempête de verglas de 1998. Notre recherche a montré que les niveaux accrus de stress objectif vécus par les femmes enceintes, dont les jours sans électricité jouent un grand rôle, sont associés à de moins bons résultats cognitifs, linguistiques, moteurs, comportementaux et physiques. Cependant, notre cohorte n’est pas représentative de la Montérégie. »
C’est pourquoi sous le nom de Projet Verglas, l’équipe de chercheurs lance un appel à la population.
Sous la question « Pendant combien de temps avez-vous été sans électricité et téléphone durant la crise du verglas de 1998 au Québec ? », les chercheurs veulent dresser une carte des pannes d’électricité en Montérégie en janvier et février 1998.
« Nous n’avons pas pu obtenir cette information d’Hydro-Québec, mais les gens qui y habitaient à ce moment-là peuvent nous aider. Cette petite enquête ne prend que 5 minutes, mais donnera de grands résultats. »
Il est possible de remplir un sondage en ligne à l’adresse suivante : www.mcgill.ca/projetverglas/fr/enquetes.

« Pendant combien de temps avez-vous été sans électricité et téléphone durant la crise du verglas de 1998 au Québec ? » – Institut Douglas

Nous détenons actuellement une subvention des Instituts de recherche en santé du Canada pour étudier les effets potentiels de la tempête de verglas sur les résultats scolaires et en matière de santé de tous les individus nés en 1998.
Avec la collaboration de la RAMQ et du ministère de l’Éducation, M. Laplante espère dresser le portrait non seulement de la Montérégie, mais aussi de la région de Québec et du Bas-Saint-Laurent. « Ces régions aussi ont été très affectées par le verglas. »
Plus en profondeur
Après la première étude qui a permis de suivre pendant 20 ans une soixantaine de familles jusqu’à son terme (sur les 174 familles du départ) « nous nous posons toujours des questions par rapport à notre échantillon. Les familles qui ont participé n’étaient pas représentatives. »
Les chercheurs ont observé sans aucun doute que le verglas a provoqué des effets qui durent longtemps sur le nouveau-né de 1998, mais il semble difficile de les identifier.
« On sait que la région de Chambly a été très touchée par la crise du verglas. C’est pour cela que nous demandons dans le questionnaire de nous donner un code postal afin d’établir une carte précise des pannes d’électricité au Québec. Nous pourrons ainsi voir si le nombre de jours sans courant a une influence directe sur le stress de la mère et donc sur la santé du nouveau-né. »
Dans la première étude, il a été constaté que les familles consultées venaient plutôt d’un milieu favorisé. « Quel est le stress d’un manque d’électricité pour une famille moins favorisé ? On pourrait croire qu’il est plus grand, mais il pourrait être moindre si on considère que cette famille peut plus facilement s’adapter à des conditions de vie difficiles. C’est ce que nous voulons mesurer. »
L’intérêt de l’étude
Les chercheurs de l’Institut Douglas ont obtenu une subvention des Instituts de recherche en santé du Canada pour étudier les effets potentiels de la tempête de verglas sur les résultats scolaires et en matière de santé de tous les individus nés en 1998.
« En ayant des résultats plus précis, nous pourrons établir un protocole afin de savoir comment va réagir avec une femme enceinte lors de catastrophes naturelles. Dans ces situations, la femme n’est pas à risque, mais l’enfant qu’elle porte peut connaître par la suite des problèmes de santé. Notre étude pourrait permettre de changer la façon de prendre soin de ces femmes dans des moments tragiques. Comment ? On ne le sait pas encore. C’est ce que nous voulons amener avec notre étude. »
Rappel
Au cœur de ce que l’on a appelé le triangle noir, encadré par Saint-Jean-sur-Richelieu, Granby et Saint-Hyacinthe, une pluie verglaçante a laissé une épaisseur de glace jusqu’à 10 cm sur tout ce qu’elle touchait.
Toutes les villes couvertes par Le Journal de Chambly ont été touchées de plein fouet par ce qui est communément appelé depuis la crise du verglas.
Au total, ce sont plus de quatre millions de personnes au Québec qui ont été laissées sans électricité quelques jours et jusqu’à cinq semaines.