Chambly n’est pas touchée par l’arrêt de la construction des maisons pour aider les femmes violentées

Jugée trop chère, la construction des maisons pour aider les femmes violentées a été mise sur la glace par Québec. Cet arrêt ne freinera pas la maison d’hébergement de 2e étape (MH2) de Chambly, un projet déjà bien avancé.

France Racicot, directrice générale de la Maison Simonne-Monet-Chartrand (MSMC), déplore la situation. « Ces femmes ont besoin d’un endroit sécuritaire de façon prolongée », affirme-t-elle.

Elle se dit inquiète quant à cette pause. Elle entrevoit que des femmes victimes de violence seront prisonnières plus longtemps de cet environnement qu’elles cherchent à fuir. « Ou elles se relocalisent, se font retrouver et on peut penser que ça peut aller jusqu’à un féminicide », ajoute Mme Racicot.

Pas d’incidence pour Chambly

À Chambly, l’arrêt des travaux n’aura pas d’incidence sur le MH2, étant donné que le projet a démarré en 2015. Le financement était déjà scellé. « On a eu de la chance », convient Marie Michèle Nahas, présidente du conseil d’administration de la MSMC.

» Une vie n’a pas de prix, peu importe la circonstance. »  – France Racicot

Trop cher

France-Élaine Duranceau, ministre responsable de l’Habitation, a mentionné que les projets de maisons d’hébergement pour victimes de violence coûtent trop cher. Elles parlent de frais « excessifs » en chiffrant des coûts de construction à 900 000 $ la porte. « Une vie n’a pas de prix, peu importe la circonstance », s’indigne Mme Racicot.

Le 6 mars dernier, L’Alliance des MH2 pour femmes et enfants victimes de violence conjugale, la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes et le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale ont interpellé le gouvernement au nom des 123 maisons d’hébergement qu’ils représentent afin de résoudre les enjeux persistants qui « fragilisent l’entièreté du continuum de services destinés aux femmes victimes de violence et à leurs enfants». Ils ont déploré le « manque de réponse du cabinet du premier ministre, mais aussi des différents ministères concernés (Habitation, Santé et Services sociaux et secrétariat à la Condition féminine) ».