« C’est notre travail »

Patrick Lajoie est monteur de lignes à Hydro-Québec. Il a passé les Fêtes de fin d’année à arranger les pannes sur le réseau électrique dans la province à la suite de la tempête. Rencontre.

Près de 700 000 foyers québécois ont vécu des Fêtes de fin d’année sans électricité à cause de la tempête de Noël. Une frustration pour celles et ceux qui aiment les réunions de famille et une compassion provinciale de la part d’autres personnes plus chanceuses. Mais l’histoire oublie aussi les techniciens d’Hydro-Québec qui ont passé leur temps sur la route jusqu’au 30 décembre afin de régler les situations.

Le Chamblyen Patrick Lajoie fait partie de ceux-là. « J’ai passé le réveillon du 24 décembre avec ma conjointe et je me suis porté volontaire dès le lendemain pour aller réparer les pannes à travers la province. Lorsque je suis arrivé, j’ai constaté que des collègues étaient présents depuis deux jours. Cela m’a fait sentir un peu moins mal vis-à-vis de ma famille. Hydro-Québec avait organisé une veille, car la tempête avait été annoncée quelques jours avant. »

Dès lors, c’est un véritable marathon qui s’organise pour le monteur avec un départ à Saint-Bruno, puis des étapes à Québec, au Saguenay, un retour à Québec, région la plus touchée par les pannes, pour ensuite revenir à Chambly. « On a travaillé du 25 au 30 décembre de 7 h à 23 h. On dormait dans des hôtels et c’est sûr qu’après cinq jours au rythme de 16 heures de travail quotidien, les jambes commencent à être lourdes. Je me sens quand même chanceux, car je n’ai pas besoin de beaucoup d’heures de sommeil. Mais le fait de voir le nombre de pannes baisser progressivement est aussi motivant. »

Compréhension des particuliers

Les débuts n’étaient pourtant pas faciles. L’entreprise a dirigé les équipes vers les pannes les plus graves en premier lieu. « Il fallait parfois attendre l’équipe de plantage, car des poteaux étaient cassés, poursuit le Chamblyen. On devait attendre qu’ils soient reconstruits. Au fur et à mesure, les pannes étaient moins graves. Il fallait réparer les transformateurs ou reconnecter des fils. » Après avoir ramené la lumière dans les foyers, Patrick Lajoie est plutôt fier de son travail. « On se sent vraiment valorisé. Les gens ont été très gentils avec nous. Ils ont compris que nous faisions face à une situation majeure. Nous avons délaissé notre famille durant les temps des Fêtes et c’est difficile. Mais c’est notre travail. »

» On dormait dans des hôtels et c’est sûr qu’après cinq jours au rythme de 16 heures de travail quotidien, les jambes commencent à être lourdes. » – Patrick Lajoie

Chez Patrick Lajoie, le repas de famille était prévu le 28 décembre. Il a fallu forcément tout annuler. « La tourtière faite maison était prête, regrette-t-il. Mais tout le monde a été compréhensif et le rassemblement est prévu le 28 janvier. Le moment le plus particulier durant cette aventure a été le déballage de cadeaux avec mon fils par vidéo interposée. Je lui ai demandé d’attendre mon retour afin que l’on puisse ouvrir deux cadeaux ensemble. Et il a tenu! »