Certaines bières plus populaires que d’autres

Les Québécois ont diminué leur consommation de bière au cours des dernières années.

Les dernières données de Statistique Canada concernant la consommation d’alcool par habitant au Québec révèlent que la consommation de bière par habitant a beaucoup diminué depuis 2010. Passant de 92,2 litres par personne à 74,5 litres en 2020, elle aurait ainsi baissé de 19,2 % en dix ans. Notons que les dépenses reliées à l’alcool ont tout de même augmenté de 6,8 % sur cette même période, passant de 755 $ en 2010 à 807 $ en 2020, et ce, par habitant.

« Le Québec connaît un fort engouement pour les bières de microbrasseries depuis une dizaine d’années (…) » – Karl Magnone

Interpellée, l’Association Restauration Québec (ARQ) indique toutefois que « Bien que la consommation de bière ait diminué entre 2010 et 2020, c’est un produit qui demeure somme toute très populaire auprès des Québécoises et Québécois qui (…) consomment en moyenne 74,5 litres par année. Cette diminution sur une décennie complète s’explique probablement en partie par l’apparition et l’accessibilité d’une foule d’autres produits alcoolisés, dont la variété et la qualité n’ont cessé de croître au fil des ans. Cependant, comme l’engouement pour les bières de microbrasseries est toujours bien réel, les consommateurs investissent possiblement davantage dans l’achat de bières issues de ce genre de production, souvent un peu plus dispendieuse, plutôt que dans celui de produits de consommation régulière ».

Les bières de microbrasseries

« Le Québec connaît un fort engouement pour les bières de microbrasseries depuis une dizaine d’années, ce qui a considérablement augmenté l’offre de produits houblonnés qui ne demandent qu’à être découverts », souligne Karl Magnone, président de Tite Frette. La chaîne, qui a maintenant une boutique à Chambly, mise sur une vaste sélection de bières artisanales, pour lesquelles les consommateurs développent un attachement et une fierté locale non négligeables, comme c’est le cas pour les bières des restaurants ayant pour deuxième vocation celle d’être aussi des microbrasseries.

Depuis son ouverture en 2016, la microbrasserie Délires et Délices, par exemple, a dû fermer sa salle à manger plus d’une fois au cours des deux ans de pandémie. En entrevue avec le journal au début de l’année, Anik Cormier, l’une des copropriétaires, abordait la manière dont son commerce a pu s’en sortir, évoquant notamment la vente de cruchons de bière en ramassage. Cette option étant plus rentable que la vente de nourriture, elle permet à un resto à vocation double de se concentrer sur le volet microbrasserie lorsqu’il doit fermer sa salle à manger.