« Ce discours est un gros retour en arrière » – Josée Daigle

FÉMINISME. Si l’abbé Daniel Couture est convaincu, la femme devrait rester à la maison pour s’occuper des enfants, la directrice du Centre de femmes Ainsi soit-elle, Josée Daigle rétorque que selon ce principe, la société est composée de « femmes exceptio

« Je n’ai rien contre la religion. Seulement, par le passé, elle a beaucoup encadré les femmes et les hommes selon des stéréotypes qui ont malheureusement créé beaucoup de dégâts. Ce discours est un gros retour en arrière », s’inquiète Mme Daigle.

Cette dernière remarque que ce discours est de plus en plus présent aux États-Unis, où la religion tient une place importante. « C’est effrayant de constater que des gens veulent retourner en arrière. »

Conciliation travail-famille

Josée Daigle reconnaît que la vie professionnelle peut engendrer certains problèmes, comme celui d’imposer une double tâche aux femmes et de placer les jeunes enfants à la garderie.

Selon elle, la solution ne doit pas être le retour des femmes au foyer, mais bien un changement de structures sociales, afin de favoriser la conciliation entre le travail et la famille.

Le message véhiculé lors de la conférence donnée par l’abbé Couture alarme Mme Daigle, qui prône plutôt l’émancipation des femmes et l’égalité pour toutes et tous.

« Le féminisme a longtemps été pas à la mode. On commence à en parler plus ouvertement, on vise l’égalité tant au niveau politique, économique, social que personnel et privé. La lutte n’est vraiment pas gagnée, c’est important de protéger nos acquis », ajoute-t-elle.

Si le siège canadien du groupe catholique traditionaliste est à Saint-Césaire, la Ville n’endosse toutefois pas à ces propos. Comme l’explique le maire, Guy Benjamin, 90% du personnel à la Ville est féminin.

« Ils sont responsables de leurs actes. Ce message ne cadre pas dans les valeurs de la Ville. Ce sont des gens pacifistes. Ils font leurs petites affaires et ils entretiennent le couvent », précise le maire.