Carignan : Un remblai inquiétant
La Ville de Carignan a fait cesser un dépôt de terre de chantiers sur un terrain privé à proximité de l’autoroute 10. La biodiversité environnante pourrait en être affectée.
Le va-et-vient incessant de camions sur le chemin Bellerive a interpelé les autorités municipales de Carignan. « Ces travaux non-autorisés ont été constatés le 30 novembre 2023, par l’inspectrice municipale, qui s’est rendue sur les lieux, explique la Ville. Le tout a également été signalé au ministère de l’Environnement ainsi qu’à la Commission de protection du territoire agricole du Québec. Notre intention a été d’exiger au propriétaire le retrait de la terre et la remise en état des lieux, le tout appuyé par des relevés topographiques et un biologiste. »
Menaces sur l’environnement
Pourquoi de telles précautions? Gina Philie, directrice de l’organisme écologique La Vigile Verte, avait alerté sur les réseaux sociaux au sujet de la dangerosité de ces travaux. « C’est un remblai préoccupant. Le terrain incriminé se situe à la limite d’une zone protégée par la Communauté métropolitaine de Montréal et dans un milieu naturel selon le règlement de zonage de la Ville. Or, ces terrains ne sont pas sous cloche. Une pollution de cet endroit peut affecté les terres alentours comme le bois de Brossard dont la biodiversité doit être mise en valeur. N’importe quel changement peut modifier l’écosystème. La rivière Acadie est aussi concernée. »
Ce mélange de terres peut provoquer une pollution inattendue, selon Gina Philie, même si la MRC de la Vallée-du-Richelieu a confirmé qu’aucun cours d’eau n’était établi sur ce terrain. « Ces terres de chantiers peuvent être contaminées. La pollution peut se répandre dans l’eau souterraine voire même les cours d’eau à proximité en cas de fortes pluies par le mécanisme de ruissellement. De plus, les terres agricoles peuvent être concernées, et on ne veut surtout pas de cela. »
Des comportements problématiques
La directrice de La Vigile Verte pointe aussi du doigt des propriétaires prêts à accueillir des terres de chantiers. « Concernant ce remblai, nous avons constaté que les camions venaient de deux chantiers de Carignan et un de Chambly. Les gros promoteurs se soucient peu de l’agriculture, ce n’est pas leurs affaires. Mais les ressources municipales et les lois écologiques ont des portées limitées. Néanmoins, il faut conserver l’intégrité écologique de ces terrains le plus possible. »