Cabotine à Marievillle : « Plus qu’une friperie »

La friperie La Cabotine s’est officiellement agrandie, mi-mai. L’occasion de réorganiser un stock toujours plus grand au sein du Centre d’action bénévole (CAB) de Marieville.

Au fil des années, la friperie La Cabotine a gagné en popularité. En témoignent ses allées chargées de vêtements, de jouets et de décorations diverses. La clientèle est aussi présente. « C’est bien plus qu’une friperie, corrige Johanne Audet, directrice générale du CAB. Pour plusieurs personnes, c’est une sortie quotidienne, ça donne l’occasion de prendre une marche, de faire de l’exercice. Pour d’autres, c’est briser l’isolement, socialiser avec des gens en faisant du bénévolat ou en venant faire des courses. Pour plusieurs, c’est une boutique essentielle à faible coût. »

« Aujourd’hui, nous comptons douze employés réguliers avec autant de bénévoles. » – Johanne Audet

Devant tant de marchandises, la structure a attendu l’occasion idéale de s’agrandir. C’est arrivé en ce début 2024. Johanne Audet se souvient du processus. « La générosité et la réputation de La Cabotine font en sorte qu’à l’automne 2019, on rêve d’agrandir notre espace! En mars 2020 arrive la pandémie et les gens font un grand ménage. La Cabotine n’étant pas considérée comme un service essentiel, nous devons fermer. On doit louer deux entrepôts pour stocker, puis on construit une mezzanine avec les moyens du bord. On empile les boîtes, que l’on clôture avec du grillage à neige. Enfin, des démarches sont prises pour notre agrandissement, mais on ne peut pas faire de deuxième étage, ni agrandir en avant de notre garage. Notre unique solution est une zone de 14 pieds que l’on a maximisée. Après quatre ans d’attente, notre rêve s’est réalisé. »

Maximum atteint

Désormais, l’espace pour le stockage est bien plus facile à organiser. « On est au maximum de notre capacité, assure la responsable. Nous donnons une deuxième vie aux vêtements. Si une pièce n’est pas assez de qualité pour la mettre en rayon, nous l’envoyons vers des associations qui pourront la distribuer dans des pays défavorisés. Rien ne se perd. »

Le temps a passé, puis, au début des années 2000, l’organisme devait se trouver un local pour entreposer des vêtements invendus lors d’occasionnelles ventes de débarras. « Nous avons commencé à louer un local en 2004, avec un espace de tri et un autre de vente, poursuit la directrice. Ensuite, La Cabotine a pu voir le jour en 2007, lors de l’achat d’un local et la création d’un conseil d’administration. »

Depuis, la friperie s’est structurée en jumelant salariés et bénévoles. « Au début, nous avions une employée à temps partiel, Micheline Tétreault, accompagnée de plusieurs bénévoles, précise Johanne Audet. Aujourd’hui, nous comptons douze employés réguliers avec autant de bénévoles. Au total, ce sont plus de 40 employés qui sont passés à La Cabotine pour acquérir de l’expérience, se donner confiance et retourner sur le marché du travail. Mais sans les bénévoles, nous n’en serions pas là aujourd’hui. »

Autosuffisant

Johanne Audet n’a pas manqué de souligner le rôle de La Cabotine grâce à des statistiques pour le moins parlantes. « Certains se souviennent de notre premier 1 000 $ en un mois. En 2023, le magasin a généré 378 000 $ et était autosuffisant. L’ensemble des surplus a été reversé dans les services aux individus tels que l’aide alimentaire, la rentrée scolaire ou en accompagnement-transport des aînés. Tout cela aussi grâce aux gens en général qui font preuve d’une très grande générosité dans leurs dons. »

La directrice estime que l’évolution de la société pousse La Cabotine a en faire encore plus. « Selon le Conseil québécois du commerce au détail, au cours des douze derniers mois, 56 % des Québécois ont acheté des produits de seconde main. L’inflation touche tout le monde et on le voit sur la clientèle qui vient en magasin. La famille de classe moyenne est beaucoup plus présente maintenant. Les économies, c’est bon pour tout le monde. »