Bilan de deux ans pour Patrick Marquès

Le 5 novembre, le magistrat de la Ville de Carignan Patrick Marquès soufflait deux bougies en guise de maire de la Municipalité. À quoi ressemble le parcours de celui-ci jusqu’à présent et à quoi les citoyens sont-ils en droit de s’attendre pour le reste de son premier mandat?

D’emblée, le maire évalue son propre travail. « Nous sommes satisfaits de ce que nous avons fait. On veut toujours en faire plus, mais nous sommes parfois contraints à travailler avec d’autres instances qui ralentissent les projets.

Nous recevons des commentaires positifs des citoyens qui constatent les changements concrets. Nous les incluons et leur donnons une voix à l’aide de projets participatifs et de différents comités.

Nous travaillons à créer des pôles de rassemblement et à briser l’isolement de certains secteurs. »

Réalisations
En second lieu, le maire carignanois énumère certaines réalisations concrétisées sous son ère, qu’il porte fièrement.

« Il y a l’acquisition du terrain de l’Île Goyer, permettant aux citoyens d’avoir accès à l’eau et au parc sur le bord du Richelieu, là où il peut y avoir des rassemblements comme la Fête des citoyens.

Aussi, l’amélioration de la plateforme de communication par le panneau d’affichage avec information, la mise en place d’un service téléphonique auquel peuvent souscrire les citoyens qui souhaitent être informés, entre autres, des avis d’ébullition d’eau, de l’infolettre, etc.

Le cadre financier permettant une meilleure gestion des surplus. L’acquisition de véhicules électriques pour le service technique et celui d’urbanisme.

La construction de la nouvelle école. La création du parc Henri-Bisaillon, zone familiale avec jeux d’eau.

La mise sur pied du nouveau service aux citoyens (SAC), qui permet à ceux-ci d’être réorientés vers le bon endroit. »

L’opposition nuance les réalisations
La conseillère à l’oppostion, Stéphanie Lefebvre du parti Avantage citoyen, met un bémol à ces réalisation. « Le terrain de l’Île Goyer est bien situé.Une belle acquisition, mais pourquoi avoir payé un demi-million de plus que le montant affiché par le vendeur six mois avant?, questionne-t-elle.

Quant à l’amélioration de la plateforme de communication, force m’est de constater qu’il reste encore bien des progrès à faire.En effet, l’administration en place se limite aux exigences minimales prévues par la loi pour la diffusion des avis publics relativement, entre autres, à la tenue de registres. Ceux-ci sont diffusés presque exclusivement sur le site Web de la Ville, que les citoyens ne consultent pas en général. En somme, l’information ne se rend pas aux citoyens.

S’il y a des surplus, c’est que les citoyens sont trop taxés. C’est ça que M. Marquès appelle une meilleure gestion? Surtaxer et doubler son salaire? »

Réalisations passées sous silence
La conseillère soulève également quelques réalisations que M. Marquès n’a pas mis en lumière. « J’aimerais souligner les réalisations suivantes, passées sous silence par M. Marquès : le règlement qui prévoit des amendes pour les citoyens qui ne respectent pas le décorum sans que soit précisé clairement, en séance publique, en quoi consistait ce point », dit-elle.

« S’il y a des surplus, c’est que les citoyens sont trop taxés. C’est ça queM. Marquès appelle une meilleure gestion? » – Stéphanie Lefebvre

Mme Lefebvre ajoute également: « le règlement qui prévoit l’abolition des mesures de protection des milieux humides, qui sont une réserve de biodiversité et qui protègent pourtant les citoyens contre les changements climatiques. Le parti au pouvoir s’est voté une généreuse augmentation de salaire, celui du maire passant de 24 000 $ à 48 000 $. »

Patrick Marquès répond que « les détails du règlement sur le décorum étaient accessibles dès le lendemain de la séance sur le site de la Ville. »

En ce qui a trait à la protection des milieux humides, le maire rétorque que « l’abolition de l’article n’empêche pas que les milieux sont protégés. Ça demeure le ministère de l’Environnement qui donne ses certificats d’autorisation pour permettre toute construction. La Ville s’était donné un pouvoir qui n’était pas le sien et elle s’exposait à des poursuites judiciaires. »

Quant aux salaires des élus, le maire justifie en comparant. « À Richelieu, qui compte 5 473 habitants, le maire gagne 78 000 $. Le maire de Carignan, avec 10 500 habitants, se voyait octroyer 24 000 $, est-ce explicable? À Saint-Mathieu-de-Beloeil, 2 700 habitants, le maire fait 25 000 $. Carignan était en retard sur ce point relativement à d’autres villes. »

Relation avec l’opposition
Patrick Marquès et les quatre conseillers de son parti travaillent en corrélation avec deux conseillères à l’opposition.

« Ça se passe bien. Elles sont invitées aux plénières. Elles ne sont jamais exclues. Nous sommes à l’écoute et attentifs à ce qu’elles demandent et proposent », met de l’avant le maire. Mme Lefebvre émet un autre son de cloche. « Les conseillères de l’opposition ne siègent à aucun comité évoquant la place qu’on leur laisse, indique-t-elle. Au surplus, seulement les citoyens qui appuient le parti au pouvoir ont la chance de siéger aux comités. Ces comités sont-ils en place pour conforter le parti au pouvoir dans leur position ou pour réellement faire avancer la discussion en apportant de nouvelles idées? »

« Pour les comités, un appel a été fait aux citoyens. Ils ne sont pas choisis selon leur allégeance politique mais bien selon leurs qualifications », répond Patrick Marquès.

Deux autres années
« Dans notre mire, il y a, entre autres, les dossiers concernant les abribus sur la 112, les taxi-bus vers le Faubourg, les parcs incitatifs et le réaménagement de la zone entourant le centre multifonctionnel. Nous travaillons également sur un plan global de mobilité afin que les secteurs soient interreliés », conclut le maire, quant aux objectifs fixés à mi-mandat.