Bannir les pailles dans la restauration rapide

Depuis le début du mois d’août, le Dixie Resto-Bar de Chambly, qui est associé avec le restaurant Pizzaland et Petit Poulet, a décidé de bannir les pailles de son établissement. Cette décision vient dans la foulée des annonces faites au cours des derniers mois par les grandes entreprises comme McDonald’s, Starbucks, A&W et St-Hubert.
Le Dixie Resto-Bar veut réduire son empreinte écologique, en espérant que les autres entreprises de Chambly et des environs emboîteront le pas. Pour l’instant, le restaurant compte 24 pailles en acier inoxydable, disponibles pour un montant provisoire de 2 $ dans le but d’éviter le vol. Le dépôt peut se faire en argent comptant, par interac ou avec une carte de crédit. Les pailles sont lavées après chaque utilisation, comme tous les ustensiles.
L’entreprise chamblyenne a également pris la décision de retirer les verres à shot (shooter) en plastique de son espace bar. De plus, un autre élément à usage unique pourrait disparaître un jour du quotidien du resto-bar.
« Nous avons décidé d’agir au niveau de trois différents aspects pour réduire les déchets inutiles. Bannir les pailles, éliminer les shooters en plastique et diminuer l’utilisation des plats en aluminium. Nous proposons aux gens d’arriver à la caisse avec leurs contenants réutilisables pour les commandes à emporter autre que la pizza », nous rapporte Marie-Louise St-Laurent, chef d’équipe au Dixie Resto-Bar.
Mme St-Laurent mentionne que la clientèle est très réceptive à ces changements. « Il suffit de discuter des enjeux environnementaux avec les gens et l’appui est pratiquement unanime. »

Des milliards de pailles à la poubelle

Selon Greenpeace, les Canadiens utiliseraient 57 millions de pailles chaque jour. Aux États-Unis, ce serait 500 millions quotidiennement. Les pailles en plastique sont rarement triées, elles terminent dans la poubelle et ne sont pas recyclées.

« Il suffit de discuter des enjeux environnementaux avec les gens et l’appui est pratiquement unanime. » – Marie-Louise St-Laurent

Même si les pailles ne sont pas le plastique le plus retrouvé dans les océans, elles sont excessivement nocives pour la faune aquatique qui peut les ingurgiter. En 2015, la vidéo d’une tortue à l’agonie avec une paille dans la narine que des vétérinaires essayaient d’extirper avait fait le tour du monde.

Élimination progressive

McDonald’s a annoncé en mai dernier que les pailles de plastique disparaîtront de ses 1 361 restaurants au Royaume-Uni et en Irlande. Le restaurant aux « arches dorées » veut les remplacer par des pailles en papier, qui se désintègrent plus facilement dans l’environnement.
L’élimination sera progressive et devrait débuter en septembre prochain, pour se terminer au cours de 2019. McDonald’s désire aussi proposer une solution de rechange aux pailles de plastique dans ses établissements en Belgique et aux États-Unis.
Au début du mois de juillet 2018, le géant Starbucks a également annoncé son engagement social face à ce fléau. La chaîne de cafés américaine, qui dénombre 28 720 établissements implantés dans 78 pays, dont 12 000 aux États-Unis, va retirer les pailles en plastique de ses succursales d’ici 2020.
Depuis le 1er juillet, la ville de Seattle, lieu de fondation de Starbucks, interdit les couverts et les pailles de plastique dans ses restaurants et cafés, moyennant une amende de 250 $ pour le non-respect de cette réglementation.

La ville qui a lancé le mouvement

La ville de Tofino, en Colombie-Britannique, est devenue un modèle en éradiquant complètement les pailles de plastique de ses 41 cafés, restaurants et bars. Si un client en fait la demande, les serveurs offrent une version en papier depuis 2016.
Une paille en plastique est utilisée 20 minutes en moyenne avant d’être jetée.