Au croisement des cultures amérindiennes

CHAMBLY. Les 18 et 19 août, le lieu historique national du Fort-Chambly a été animé par la Saint-Louis et la 23e édition du Symposium « Artistes sur le champ ». En présence de sociétés amérindiennes, les activités proposées l’ont été dans un objectif de partage des cultures.
Le beau temps était présent pour accueillir les 10 000 visiteurs venus célébrer la Saint-Louis au Fort Chambly cette fin de semaine à Chambly.
Pourquoi célèbre-t-on la Saint-Louis au Fort-Chambly ? « En 1665, alors que le premier fort a été érigé en bois, le capitaine du régiment de Carignan-Salières, Jacques de Chambly, donna le nom de Saint-Louis à ce premier fort construit par les Français », explique Christian Fortin, un agent de Parcs Canada. Cette appellation est aussi en l’honneur de Louis IX, dit « le Saint », car la construction de la forteresse coïncide avec la date d’anniversaire du roi, le 25 août. En 1684, l’évêque de Québec, François de Laval, décrète alors que la Saint-Louis est une fête obligatoire pour rendre hommage au roi de France.
Présence de la culture amérindienne
Il allait de soi pour Parcs Canada, dans la célébration de cet événement, d’inviter des sociétés amérindiennes à partager leurs cultures et leur connaissance de leur milieu naturel. « Ainsi Mohawk et Abénakis, deux sociétés qui ont été proches des Français à l’époque, sont venues partager leur connaissance des saveurs de la Nouvelle-France et évoqué le rôle de la forêt nourricière. Leur présence ici prend tout son sens. C’est important pour nous », de préciser M. Fortin.

« Les Abénakis ont toujours été des alliés des Français et nos liens d’amitié sont toujours là. » – Nicole O’Bomsawin

Ainsi plusieurs démonstrations telles que le fumage de poisson, la fabrication de paniers de frêne, des chants et danses traditionnelles ainsi qu’une présentation sur le wampums (collier de perles) ont su intéresser le public venu nombreux. ll y a eu aussi un volet d’interprétation sur les usages traditionnels des plantes par les Abénakis et de l’animation sur les espèces indigènes du Québec (avec dégustations).
Côté français, c’est le campement militaire historique français animé par La Garnison de Québec qui a fait l’animation tout au long de ces deux journées en proposant des démonstrations de tirs entre autres.
L’importance de la présence autochtone
Pour Nicole et Phillippe O’Bomsawin, de la société abénakis, c’est important de participer aux célébrations. « Les Abénakis ont toujours été des alliés des Français et nos liens d’amitié sont toujours là », explique Mme O’Bomsawin qui a partagé des danses et des chants abénakis avec les visiteurs pendant les deux jours.
M. O’Bomsawin lui s’est rapproché « de ses racines autochtones en montrant au public comment fumer des truites au sirop d’érable en utilisant des techniques traditionnelles. »
Loin de toutes appropriations culturelles, le couple, qui diffuse la culture amérindienne au fil des événements où ils sont invités s’éloigne des débats sur le sujet qui ont défrayé les chroniques ces dernières semaines. « Vous savez, l’appropriation culturelle on pourrait en parler longtemps. Nous nous sommes très ouverts. C’est sûr que lors d’un événement s’il n’y avait que des gens qui voulaient jouer aux Indiens on aurait à redire, mais on est très loin de ça au Fort-Chambly », de conclure le couple.
Un campement militaire historique français animé par La Garnison de Québec fera plusieurs animations. (Photo : Parcs Canada)