Antenne de télécommunication: La colère monte chez les voisins de l’église Saint-Stephen

CONTROVERSE. La permission donnée par Chambly d’installer une antenne de télécommunication à l’église Saint-Stephen a créé de hautes tensions à la dernière séance du conseil. Plusieurs citoyens en colère ont même quitté l’assemblée. Huit personnes ont dem

«Je veux que vous m’entendiez, s’est indignée Madeleine Christensen, la voix brisée par des sanglots. J’ai été opérée trois fois pour une tumeur au cerveau. C’est maintenant qu’il faut agir! On ne sait pas ce qu’est un cancer du cerveau tant qu’on n’en a pas eu. Je ne le souhaite à personne, même pas à vous.»

«L’antenne est installée à quelques mètres d’une école primaire et d’une garderie. On sait que les risques sont beaucoup plus élevés pour les enfants. Qu’allez-vous faire pour protéger la santé de nos enfants?», a demandé Mario Lambert.

Les interventions au sujet de l’antenne se sont enchaînées lors de la période de questions de la séance du 7 juin, et ont toujours obtenu les mêmes réponses du maire suppléant.

Richard Tétreault a rappelé que la fabrique avait rencontré toutes les normes nécessaires pour procéder à l’installation, alors que les travaux sont en cours depuis près d’un mois. La location du clocher de l’église à la compagnie Telus est d’ailleurs profitable à la fabrique, qui obtient une source de revenus supplémentaire.

Il a également souligné qu’une antenne était aussi érigée à l’église Saint-Joseph, dans un secteur résidentiel et près d’une école. Pourtant, aucune plainte concernant un problème de santé n’a été faite à la Ville dans ce secteur, selon lui.

«Pour l’avenir, nous nous pencherons sur les cas futurs. Le conseil s’assoira et étudiera le dossier, pour prendre la meilleure décision», a répondu M. Tétreault.

Insatisfaction

Le discours tenu par le maire suppléant a irrité les citoyens, qui souhaitent plutôt que la Ville se rétracte.

«Pour nous, c’est un cauchemar. Je suis peinée que le maire ne soit pas là pour voir comment le sujet est sensible pour nous. La santé des gens, c’est notre mandat. Je pense que vous êtes élus pour ça», a ajouté Renée Labissonnière, copropriétaire du restaurant Bonté Divine, qui demeure à quelques mètres de l’église.

Ce dialogue de sourds a semé la grogne auprès des citoyens, qui ont quitté la séance avec éclat. «Vous nous demandez d’être respectueux et vous ne l’êtes même pas», s’est écriée une citoyenne.

Un choix esthétique

Sylvain Marcotte a rappelé aux membres du conseil qu’en juin 2010, les élus avaient pourtant refusé à l’unanimité la modification d’un règlement de zonage, qui aurait permis l’installation d’une tour de télécommunication Rogers.

Pour justifier cette décision, M. Tétreault a fait savoir que ce cas différait, puisque la tour générait un impact visuel négatif sur le quartier, contrairement au cas présent où elle est cachée dans le clocher de l’église.

Les pouvoirs des villes

La Ville d’Otterburn Park a déjà refusé la demande de Telus d’installer une tour de télécommunication sur la rue Mountainview, ainsi que dans tout autre site de la municipalité.

Le député fédéral, Matthew Dubé, avait alors appuyé la municipalité pour faire entendre la voix des citoyens à Ottawa. Il indique être prêt à faire de même à Chambly, si telle est la volonté de la Ville.

Un scénario similaire s’est produit à Châteauguay en 2014, alors qu’un jugement de la Cour supérieure du Québec a endossé la décision de la Municipalité d’empêcher l’installation d’une tour de télécommunication.

Selon la mairesse, Nathalie Simon, il s’agissait là d’une victoire pour toutes les municipalités. «Les villes peuvent décider du genre de développement qu’elles souhaitent sur leur territoire.»