Annulation des poursuites contre Christian Picard

Christian Picard, candidat péquiste dans la circonscription de Chambly aux dernières élections générales, voit tomber les charges retenues contre lui pour s’être opposé à la destruction de la maison Boileau.
S’opposant à la destruction de la maison Boileau, le 22 novembre à Chambly, Christian Picard devait subir un procès le 22 janvier à Longueuil. Mercredi, le 16 janvier, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a abandonné les poursuites.
C’est ainsi qu’un nouvel événement vient s’ajouter à l’histoire de la destruction de la maison Boileau ordonnée par la Ville de Chambly. « Nous avons reçu la confirmation écrite que le DPCP refusait de me poursuivre au criminel pour méfaits dans le dossier de la maison Boileau. Il n’y a plus d’accusations. Par le fait même, les conditions ne tiennent plus », a fait savoir au Journal M. Picard. M. Picard devait respecter comme condition, l’interdiction de s’adresser au directeur général de la Ville.
Le candidat péquiste devait se présenter aux policiers aujourd’hui, mais les autorités lui ont confirmé qu’il n’y avait plus de charges contre lui et que toutes les conditions liées à sa prochaine comparution tombaient également.
« Je suis très heureux de ce dénouement, ce matin. Cependant, ce n’est pas la fin de ce dossier, puisque nous sommes d’avis que cette démolition s’est réalisée en contravention du règlement de démolition de la ville. Je crois important que la Ville de Chambly et son directeur général soient tenus responsables de cet acte sauvage », ajoutait-il.
Il s’est dit également touché par les nombreux messages de soutien qu’il a reçus de partout, « …et pas que de Chambly », pour la cause qu’il défend. « On a touché une corde sensible des Québécois sur leur patrimoine. Depuis le 22 novembre, dans la sphère publique, ce sujet est de plus en plus abordé. Je veux participer à l’éveil d’une conscience à travers le Québec. »

Des poursuites?

M. Picard dit étudier la manière qu’il adoptera pour maintenant poursuivre la Ville de Chambly, qu’il accuse ne pas avoir agit selon sa propre réglementation. Cependant, aucune précision n’a été mentionnée quant aux accusations qui pourraient être portées.
Rappelons que la Ville de Chambly avait demandé à Me Jean Hétu – avocat-conseil au cabinet Dufresne Hébert Comeau, professeur universitaire, spécialisé entre autres dans le droit municipal – de légitimer sur le plan juridique les agissements de la Ville après la mise à terre de la maison Boileau. L’avocat a confirmé dans un avis, rendu public, que la municipalité n’avait pas outrepassé ses droits.

Campagne de financement

M. Picard avait réussi, à la suite d’une campagne de financement, à rassembler plus de 8000 $ pour sa défense.
Il compte utiliser maintenant l’argent restant pour financer d’autres actions éventuelles, mais aussi d’aider à financer la défense des citoyens poursuivis par Chambly pour diffamation.
« Nous devons en faire un cas pour que cessent ces destructions de bâtiments historiques. Nous avons le devoir de transmettre et de partager notre histoire et notre patrimoine aux générations futures », conclut-il.