Annie Nepton et Michel Larose congédiés, Jean Lacroix réintégré

CHAMBLY. Annie Nepton et Michel Larose ne sont plus à l’emploi de la Ville de Chambly. Elle a été congédiée par la Commission municipale du Québec, lui a perdu son emploi avec la réintégration de Jean Lacroix dans son poste de directeur général.

« On a congédié Mme Nepton de son poste de directrice générale adjointe et directrice des finances », affirme Isabelle Rivoal, porte-parole de la CMQ. La décision est effective depuis le 3 juin.

La porte-parole évoque « l’utilisation inappropriée d’une carte de crédit et d’une voiture de la Ville pour des fins personnelles, la gestion contractuelle entourant le Pôle culturel de Chambly (autrefois Pôle du savoir) ainsi qu’un comportement général jugé autoritaire, intimidant et harcelant à l’endroit du personnel de la Ville » pour expliquer cette décision. Dans la résolution adoptée par la CMQ, on ajoute également qu’elle a posé « une intervention favorisant une firme pour l’adjudication d’un contrat ».

« Elle a eu l’occasion de présenter son point de vue et ses explications. Elle l’a fait par écrit. Après l’avoir analysé, les tuteurs ont maintenu leurs reproches », affirme Mme Rivoal. Rappelons que la CMQ l’avait convoquée, mais que Mme Nepton était tombée en congé de maladie la journée de sa convocation.

En mars, la CMQ lui avait enlevé son poste de directrice des ressources humaines.

« Mme Nepton a eu l’occasion de présenter son point de vue et ses explications. Elle l’a fait par écrit. Après l’avoir analysé, les tuteurs ont maintenu leurs reproches. » – Isabelle Rivoal

Décision du TAT

De plus, la CMQ a finalement décidé de refuser d’approuver les résolutions adoptées par les élus lors de la séance extraordinaire tenue le 27 mai. Ce qui fait en sorte que la Ville de Chambly ne fera finalement pas appel de la décision du Tribunal administratif du travail (TAT) de réintégrer Jean Lacroix dans ses fonctions de directeur général.

Les élus avaient voté pour octroyer un mandat de 12 000 $ à la firme d’avocats Cayer Ouellette & Associés pour préparer un dossier afin de demander à la Cour supérieure de réviser la décision. Rappelons que les conseillers Mario Lambert et Carl Talbot ont voté contre la résolution demandant une révision de la décision.

« On n’a pas vu de motif apparent pour porter le dossier judiciaire en appel. Un tribunal compétent a ordonné de le réintégrer. Il a du chemin à faire, certes, pour regagner la confiance des gens avec qui il travaille », soutient Mme Rivoal.

« C’est un pas dans la bonne direction et il y en aura d’autres », assure M. Lacroix.

La CMQ mentionne avoir pris connaissance de la lettre des employés-cadres s’opposant au retour de M. Lacroix dans ses fonctions. Ce dernier a été directeur général de 2009 à 2013. Certains fonctionnaires sont toujours à l’emploi de la Ville depuis ce temps.

Le principal intéressé a mentionné avoir rencontré la majorité des employés et compte compléter le tour. « Ça peut paraître surprenant, mais ça se passe bien dans les circonstances, dit-il. Je comprends que des cadres qui ont témoigné dans le dossier puissent avoir des inquiétudes. J’ai une attitude de nouveau départ. »

Un suivi serré sera effectué par les tuteurs, assure la CMQ, qui a le pouvoir de décision en ce qui a trait aux ressources humaines. Des évaluations périodiques sont prévues. « Le but est de remettre Chambly sur la bonne voie et de ne pas retrouver ce qu’on avait auparavant. Les tuteurs regarderont de façon très serrée ses actions. Il a tout à prouver », précise la porte-parole.

Par ailleurs, un directeur des ressources humaines, Stéphane Labrèche, a été embauché. On lui a confié tous les pouvoirs de gestion dans son domaine d’expertise.

Concernant le suivi, M. Lacroix a affirmé ne pas avoir « d’inquiétude et garder le cap ».
Il ajoute être conscient que la Ville, qui est toujours sous tutelle, doit effectuer un virage pour rétablir le lien de confiance. « Il faut panser les plaies et réussir à continuer de relever les défis, comme gérer la croissance de la Ville, qui a fait un bond au cours des dernières années », indique M. Lacroix.

De son côté, le conseiller et maire suppléant, Jean Roy, s’est dit déçu de la situation. « Je suis extrêmement déçu de la décision des tuteurs (d’annuler la résolution du conseil municipal demandant de réviser le jugement). Pourtant, alors que Jean Lacroix était DG à l’Assomption, c’est la CMQ qui a elle-même demandé sa destitution. Aujourd’hui, c’est redevenu un fonctionnaire à Chambly comme les autres. »

Départ de Michel Larose

Cette décision entraîne le congédiement de Michel Larose, directeur général depuis 2017, qui était en congé de maladie. Pour le moment, aucune compensation n’est prévue pour ce départ. « À partir du moment où le Tribunal administratif ordonne la réintégration de M. Lacroix, M. Larose ne peut plus occuper ce poste », indique la porte-parole de la CMQ. Elle rappelle qu’il avait également été convoqué pour expliquer l’utilisation inappropriée de cartes de crédit de la Ville.