Animaux domestiques et faune sauvage : une cohabitation difficile
Les chats et les chiens sont des animaux curieux et omnivores. Nous les aimons au point d’oublier qu’ils peuvent avoir des répercussions négatives importantes sur la faune sauvage, déjà malmenée par les activités humaines qui provoquent des pertes d’habitats. En outre, les défécations des animaux domestiques peuvent être perçues comme une présence de prédateurs par les mammifères sauvages et les oiseaux.
Il est très agréable de partir en forêt pour une promenade avec son chien sans le tenir en laisse. Parfois, au cours de la promenade, ce dernier disparaît une douzaine de secondes pour réapparaître bien content de sa petite expédition. Cependant, ce cours épisode de liberté peut avoir fait vivre une expérience effrayante pour un oiseau nichant au sol ou pour un petit mammifère. Il suffit de quelques secondes pour détruire un nid d’oiseaux au sol.
Pour le chien, courir après un animal sauvage est un jeu. Toutefois, il s’agit d’une expérience exténuante pour l’animal pourchassé qui dépense beaucoup d’énergie pour se sauver. Les animaux sauvages doivent trouver leur nourriture eux-mêmes. Cela représente une dépense d’énergie considérable, particulièrement en hiver. Une dépense énergétique supplémentaire peut les mener à l’épuisement et faciliter le travail d’autres prédateurs. Au printemps et au début de l’été, l’économie énergétique est particulièrement importante pour la faune gestante et les nouveau-nés. Il est donc important de ne pas permettre aux chiens et aux chats de circuler librement durant cette période.
Exemples d’espèces sensibles : l’engoulevent bois-pourri et la paruline du Canada
L’engoulevent bois-pourri niche au sol. Déjà susceptible au raton laveur, il devient donc particulièrement fragile à la fréquentation de son habitat par les chats et chiens domestiques. Le mont Rougemont offre plusieurs sites qui correspondent à ses habitats de prédilection; peuplements d’arbres clairsemés, bordures de forêts matures, sites en régénération, superficies plus ou moins dénudées. Le soir venu, son chant caractéristique » bois-pourri – bois-pourri « , qu’il peut reprendre plus d’une centaine de fois, n’est comparable à aucun autre.
Quant à la paruline du Canada, ce petit oiseau chanteur de 12 à 15 cm de long arbore une gorge et une poitrine d’un jaune vif qui contraste avec le gris-bleuté de son dos, de ses ailes et de sa tête. Son bec est mince et de fines » lunettes » jaunes entourent ses yeux. Cette paruline construit son nid au sol ou tout près, dans des fougères, des branches tombées, des buissons denses ou des racines d’arbres dégagées. Elle se nourrit principalement d’insectes volants, comme des moustiques et des papillons, et d’araignées. Elle aime les forêts humides mixtes (mélanges de feuillus et de conifères) dont l’étage arbustif est bien développé. Plusieurs habitats présents sur le mont Rougemont pourraient lui convenir. Malgré cela, notre seule mention d’observation date de 2007. Préservons les essences compagnes de nos érablières, dont les arbustes, pour aider les oiseaux qui nichent au sol. Peut-être pourrons-nous l’observer à nouveau un jour.
Note : Selon Environnement et changement climatique Canada, en moyenne, plus de 200 millions d’oiseaux sauvages sont tués par des chats domestiques au Canada chaque année.