Aide financière pour réduire les pesticides

L’Union des producteurs agricoles (UPA) demande au gouvernement québécois de stimuler et d’inciter les agriculteurs à réduire l’utilisation qu’ils font des pesticides à l’aide d’indemnités financières.

Dans l’optique continue de s’approcher de l’ultime vert, le bio est une certification plus prisée que jamais par le consommateur. Les agriculteurs s’ajustent à la demande, mais il y a un prix s’arrimant à ce mouvement. Être producteur bio, c’est une étiquette, mais c’est surtout une charge de travail additionnelle dont n’a pas nécessairement connaissance celui, au bout de la chaîne, qui cueille son légume ou son fruit à même l’allée de l’épicerie.

Tartopom

Tartopom est un verger de pommes et de poires situé à Rougemont que Ginette Bouchard a acheté avec son mari il y a dix ans. Depuis la fin du mois de juillet, ils ont obtenu la mention biologique sur leurs pommes et leurs poires. Cette transition, du conventionnel au biologique, demande trois années.

« Pour un petit verger, c’est difficile financièrement. C’est plus coûteux et les résultats ne sont pas les mêmes. Pour obtenir une pomme ‘’ parfaite ‘’, c’est beaucoup plus de travail et de surveillance », avance celle qui se bat contre le ravageur carpocapse de la pomme et le scarabée japonais, qu’elle retire à la main.

« J’ai vu des producteurs qui ont abandonné le bio pour retourner au conventionnel raisonnable, car les exigences étaient trop élevées. » – Christian St-Jacques

Coup de fourche

Coup de fourche est une ferme maraîchère écologique basée à Carignan. Elle en est à sa deuxième année dans la démarche et devrait obtenir sa certification biologique en juin 2020.

« Ce serait super logique que le gouvernement aide, mais surtout qu’il rende cela moins compliqué. Des subventions existent, mais, à titre d’exemple, pour se procurer de l’équipement bio, juste pour ouvrir un dossier, il faut faire un Plan d’accompagnement agroenvironnemental (PAA) qui coûte 2 000 $. Dans la deuxième année de certification, c’est la précertification et, encore là, c’est 2 000 $ d’investissement. Juste pour ça, j’en suis à 4 000 $, ce qui est énorme pour une petite productrice comme moi », raconte celle qui a perdu l’argent que devaient lui rapporter ses concombres en raison de la chrysomèle rayée du concombre.

Enjeu biologique

Christian St-Jacques est le président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie, mais surtout un producteur agricole dans la branche porcine.

« Dans le bio, l’enjeu majeur est le contrôle de la mauvaise herbe. Une terre infestée crée une compétition entre la plante et la mauvaise herbe, qui se nourrissent des mêmes nutriments. Aussi, pour la combattre de façon biologique, ça peut nécessiter trois, quatre ou cinq passages sur une terre au lieu d’un seul. Lorsque humide, un passage sur une terre a pour effet de la compacter. Un sol compacté produit moins. La plante s’enracine difficilement et éprouve plus de difficulté à se nourrir. Le président conclut « qu’il faut être vraiment convaincu et prêt pour passer au bio. J’ai vu des producteurs qui ont abandonné le bio pour retourner au conventionnel raisonnable, car les exigences étaient trop élevées. »