Agriculture : les impacts de la chaleur sont fluctuants

Il est encore très tôt pour faire un bilan exhaustif des conséquences de la canicule et des journées de chaleur sur le milieu agricole dans les MRC de La Vallée-du-Richelieu et de Rouville.
« C’est très variable, illustre en entrevue Christian St-Jacques, président de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Montérégie. En grande culture, on va le savoir probablement dans quelques semaines. À ce jour, ce qui est récolté dans les céréales d’automne constitue un bon rendement, mais il est possible que le manque d’eau affecte les céréales d’été. Pour le maïs et le soya, ça devrait être bien à l’automne. »
En Montérégie comme dans plusieurs régions à travers le Québec, la température du mois de juillet 2018 a battu des records jamais observés depuis qu’on a commencé le recensement météo. Les pluies soudaines et irrégulières après des orages n’étaient pas suffisantes, ce qui risque fort d’impacter certaines cultures.
Inquiétude chez les maraîchers ?
De fait, Christian St-Jacques juge « inquiétant » les conséquences du manque d’eau qui pourraient remettre en question la production des fruits et de légumes. « Les maraîchers ont été obligés d’irriguer quotidiennement, ce qui a contribué à baisser le niveau de leur réserve d’eau. Il y en a même qui ont manqué d’eau. »
Le président précise toutefois que la Montérégie s’en tire un peu mieux contrairement à la région du lac St-Jean où les agriculteurs anticipent du retard dans la croissance des bleuets, des légumes et des céréales. « On n’est pas la région la plus touchée au Québec vu la petite pluie tombée de temps en temps, mais il y a certains des dommages à prévoir ».

« C’est très variable. En grande culture, on va le savoir probablement dans quelques semaines. À ce jour, ce qui est récolté dans les céréales d’automne constitue un bon rendement, mais il est possible que le manque d’eau affecte les céréales d’été. Pour le maïs et le soya, ça devrait être bien à l’automne. » – Christian St-Jacques

Christian St-Jacques cite les productions qui ont manqué d’eau dans certaines cultures, notamment les derniers semis que les agriculteurs maraîchers ont plantés, entre autres plusieurs semis de salade, de radis, et de fèves.
Des animaux affectés
Des médias ont rapporté récemment qu’en moins de deux semaines au début de l’été, les carcasses d’animaux morts dans les fermes du Québec ont augmenté de 47 %.
« On parle spécifiquement de porcs quand les animaux sont en fin de vie ou quand on les amène aux abattoirs, car la chaleur va les affecter un peu ». Christian St-Jacques a tenu aussi à parler des vaches laitières qui en raison de la canicule deviennent moins productives. « Ç’a affecté surtout les rendements. On parle d’une baisse d’au moins 15 % en moyenne », relate le président. Et d’ajouter : « une production plus sensible, c’est celle de la volaille. Son élevage est délicat et ne dure pas longtemps : 35-40 jours. Si les poules arrivent à maturité, la chaleur va causer une certaine mortalité ».
Les prévisions météo au cours des prochains jours, au moment d’écrire ces lignes, indiquent un thermomètre oscillant entre 25 et 30°. Cette température pourrait-elle encore compliquer les productions toutes cultures confondues ? « Si on a 26-27°, on est bien content. Quand c’est 30°, c’est dommageable. La problématique, poursuit le président, ce sont les nuits chaudes, car ça ne rafraîchit pas assez. » En d’autres mots, la baisse de la température nocturne se traduit par la présence « de belles rosées, ce qui rafraîchit les bâtiments et les élevages ».
Question :
Appréhendez-vous une hausse du prix des légumes et des fruits en raison de la canicule ?