Agent d’humoristes : À l’ombre du rire

Martin Deshaies s’occupe de la carrière de plusieurs humoristes. Le Chamblyen s’est aussi spécialisé dans les talents locaux.

Philippe Laprise, c’est lui. Stéphane Fallu aussi. Martin Deshaies vit à Chambly et y travaille désormais depuis la pandémie. Il s’occupe des carrières des humoristes locaux, entre autres. « Je gère tout ce qui entoure les artistes : leurs passages dans les médias, les spectacles… Dès que l’on parle d’eux, je suis là. Mon rôle est de les conseiller, mais en bout de ligne, c’est l’artiste qui a le dernier mot. Au bout du compte, ce n’est pas moi qui monte sur scène. »

Martin Deshaies n’était pas prédestiné à être agent. Son métier, il l’a appris en saisissant des occasions et en restant dans un entourage qu’il apprécie. « Je viens de Gentilly, un village à proximité de Trois-Rivières. Là-bas, je livrais des meubles avec mon ami Pascal Babin, aujourd’hui auteur, réalisateur et acteur de caméras cachées. Un jour, il m’annonce qu’il s’inscrit à l’École nationale de l’humour et me propose de le suivre. Lui s’investissait à temps plein alors que moi, je restais à temps partiel pour voir si c’était vraiment ce que j’aimais. »

Trouver sa passion

Les deux complices font route ensemble et même si leur chemin aurait pu se séparer, l’amitié a été plus forte. « Au bout d’un an, j’ai constaté que j’étais au bon endroit, mais pas assis sur la bonne chaise, poursuit Martin Deshaies. J’ai passé une année fantastique. J’ai appris plein de choses, mais je n’étais pas passionné par l’écriture. C’était davantage le côté organisationnel qui m’intéressait, tout ce qui entoure le spectacle. »

Ainsi, le Chamblyen quitte l’École nationale de l’humour pour se former à sa nouvelle passion. « Je passe un cours en administration culturelle. Dans le même temps, un gérant d’humoristes, François Simard, cherchait un adjoint. C’est lui qui m’a donné ma première chance et il m’a tout montré. C’est un milieu où le réseau est important et c’était essentiel pour moi d’avoir un mentor, car je n’avais aucune idée dans quoi je m’embarquais. »

Un parcours de cœur

Ainsi, les premiers moments dans le monde du spectacle lui reviennent à l’esprit. « À 26 ans, je devais m’assurer du bon séjour au Québec d’Anne Roumanoff et son mari, sourit-il. Je les promenais de salle de spectacles en salle de spectacles. En 1999, je décide de partir à mon compte. »

Dans un milieu où tout le monde se connaît, Martin Deshaies s’est fait un nom. « Je démarrais avec Stéphane Fallu et Pascal Babin, rappelle-t-il. Ensuite, Philippe Laprise nous a rejoints en 2007. C’était finalement assez facile d’attirer les artistes, car cela s’est toujours fait par coups de cœur. Pierre-Luc Pomerleau s’est joint en 2013, et finalement, j’ai eu un coup de foudre pour Sam Vigneault en 2023. Mon rôle est de développer davantage leur notoriété. »

Pour faciliter sa tâche, l’homme de Plessisville a plié bagage en 2005 pour rallier Chambly. « Il fallait se rapprocher de Montréal pour le travail, explique-t-il. Avec ma femme, nous avons été séduits par Chambly, qui ressemblait à mon village, mais en plus gros! À cette époque, il fallait être proche géographiquement bien qu’aujourd’hui, avec toutes les technologies, tout est plus simple. Il faut savoir que lorsque j’ai commencé, nous en étions au fax! C’est pourquoi j’apprends tous les jours au sujet des nouvelles méthodes de marketing. Je ne veux pas avoir l’air d’un vieux dépassé! »