18 000 femmes sur leur moto

SAINT-MATHIAS-SUR-RICHELIEU. Dans le cadre de la WRWR (Women Riders World Relay), une poignée de femmes motocyclistes feront une escale à Saint-Mathias au Mathias Sports, le 7 juillet, vers 9 h.

Fondé par Hayley Bell au Royaume-Uni, l’événement principal du WRWR est un relais impliquant 18 000 femmes à travers plus de 100 pays. Porté par des motocyclistes féminines, le projet a démarré le 27 février en Écosse et se clôturera aux Émirats arabes unis. D’une frontière à l’autre, elles s’échangent un bâton et traversent les endroits les plus vastes, isolés et reculés de la planète.

Nathalie Lavigne, Cathy Ratté et Raphaëlle Lemelin sont les organisatrices pour le volet québécois. Les deux premières unissent leurs forces davantage vers la recherche de partenaires tandis que Raphaëlle Lemelin planifie les routes. « Je dois principalement déterminer les trajets qu’empruntent les motocyclistes et les escales », explique Mme Lemelin, qui donne quotidiennement de son temps afin d’assurer la réussite de cette organisation à grand déploiement.

Mission

Encore bafouée à ce jour dans de nombreux pays, sur tous les continents, la condition féminine a encore du chemin à faire. C’est à travers ce type de mobilisation qu’elle s’affirme et se positionne. « Dans certains des pays participants comme le Pakistan, ces femmes sont possiblement des pionnières. Nous souhaitons mettre en lumière l’aspect courageux de la femme, la fraternité, l’esprit d’entraide », relate la Verdunoise de 26 ans.

Elle ajoute que « l’autre mandat que nous nous donnons est de faire prendre conscience à l’industrie de la moto que les bikeuses sont mal servies en ce qui a trait à l’équipement. Entre devoir magasiner dans le rayon des hommes et choisir du matériel rose avec des papillons, il n’y a pas d’équilibre. La demande est diverse et bien présente, mais l’offre n’y est pas. On veut du matériel qui laisse place à la féminité, à la puissance et qui soit approprié à notre morphologie ». Cet événement principal atterrira en sol québécois le 22 septembre. Le 23 septembre, les femmes devraient partir de Brossard en matinée et boucler leur trajet en fin d’après-midi à Edmundston, au Nouveau-Brunswick. Cela mettrait fin à la portion québécoise de l’événement principal.

« Dans certains des pays participants comme le Pakistan, ces femmes sont possiblement des pionnières. » – Raphaëlle Lemelin

Ripple

Parallèlement à cet événement principal, la communauté organise des trajets se nommant ripple relay, dans lesquels elles se relaient un jeton. Se déroulant sur plusieurs fins de semaine du mois de juillet, c’est au sein de ces déplacements que la collectivité mathiassoise accueillera en ses terres la meute casquée, le 7 de ce mois. « Nous ferons Gatineau-Montréal, Montréal-Lévis, Lévis-La Pocatière, La Pocatière-Rimouski et Rimouski-Campbellton », énumère Raphaëlle Lemelin, propriétaire d’une Kawasaki Versys 2009 650cc.

Concernant sa moto, elle complète : « Je contribue à la modification de mon bolide, que ce soit dans le design ou dans la mécanique. J’ai dernièrement changé la tank à coolant. J’essaie d’être le plus autonome possible. Je ne touche cependant pas à la soudure ni à l’électricité mais je suis toujours en observation pour apprendre ce que la personne fait. »

Hommes et femmes

Ces grands rassemblements sont, à la base, une affaire de femmes, mais il y a de la place pour les hommes. « Ce mouvement se veut inclusif. Les hommes peuvent y participer. Ils doivent être accompagnés d’une femme, certes, mais ils sont les bienvenus », conclut la passionnée, qui chevauche sa moto depuis maintenant quatre ans.