L’identité du boulevard Désourdy

La Ville de Carignan a octroyé 25 000 $ afin de réaliser une étude visant à enrayer les problèmes de circulation sur le boulevard Désourdy dont se plaignent les résidants du secteur Carignan-Salières.

C’est une identité ambiguë que vit le boulevard Désourdy. Sa largeur, offrant une perspective axiale en profondeur, incite, malgré elle, à la vitesse. Or, ledit tronçon est implanté en plein cœur d’un quartier résidentiel dans lequel les jeunes familles bourgeonnent et fleurissent. C’est « un caractère de rue locale », que Stéphanie Lefebvre, conseillère du district Carignan-Salières, et les citoyens qu’elles représentent réclament.

« Nous avons engagé une firme qui fait des réaménagements pour sécuriser la route à la suite de nombreuses plaintes que nous avons reçues. Il semblerait que ce qui a été mis en place dans le passé n’est pas respecté. Nous trouverons donc des mesures plus contraignantes », énonce Patrick Marquès, maire de Carignan.

Le mandat a donc été accordé. Les experts analyseront la route et devraient faire leurs recommandations. D’ici le printemps prochain, le maire compte bien, de façon optimiste, voir des résultats.

« Avec les outils de communication existants, je ne peux pas croire qu’on blâme la COVID pour justifier des délais. » – Stéphanie Lefebvre

« On souhaite voir des mesures en attendant l’aboutissement de l’étude. On ne sait pas combien de temps prendra le processus. J’espère que ça va bouger. Nous n’avons pas l’impression d’être écoutés via les instances prévues au sein de la Municipalité », décrit la conseillère à l’opposition.

« Il y a des mesures déjà en place et la présence policière sera accrue », dit de son côté M. Marquès.

Dans l’attente que de nouvelles mesures résultent de l’étude, Stéphanie Lefebvre a fait la demande suivante au maire, aux conseillers, au directeur général ainsi qu’au directeur des travaux publics de la municipalité : « Considérant que le boulevard Désourdy est un corridor scolaire; considérant la volonté de conférer un caractère de rue locale au boulevard Désourdy; considérant que le comité de circulation a déjà été consulté à l’été 2019 et qu’il a recommandé de retirer l’arrêt obligatoire sur le boulevard Désourdy à l’intersection avec le passage piétonnier longeant le ruisseau Robert; considérant que depuis le retrait de l’arrêt obligatoire à l’intersection en question, les citoyens ont rapporté des accidents évités de justesse impliquant des enfants; considérant que les feux mis en place pour sécuriser l’intersection étaient non-fonctionnels sur un côté et que cette technologie n’a pas la confiance des citoyens; considérant que du mobilier urbain (imposants pots de fleurs) nuit toujours à la visibilité à cette intersection; considérant que la sécurité doit primer sur toute autre considération; considérant que tout délai supplémentaire dans la prise de décision se traduit par des risques à la sécurité des citoyens; considérant que le conseil a un pouvoir décisionnel et que le comité de circulation a seulement un pouvoir consultatif, nous demandons qu’un avis de motion soit déposé à la séance publique du 4 novembre prochain pour l’implantation d’un arrêt obligatoire à l’intersection du passage piétonnier longeant le ruisseau Robert et du boulevard Désourdy. »

Découlant de l’avis de motion de la séance du conseil d’octobre, les élus adopteront en novembre le règlement abaissant de 50 km/h à 40 km/h la vitesse du boulevard.

Traitement de plaintes lent

À Carignan, l’ensemble des demandes et des plaintes passe par le Service aux citoyens (SAC). L’information reçue est ensuite triée et adressée à l’entité concernée. Stéphanie Lefebvre déplore la lenteur du traitement des plaintes que reçoit le Comité consultatif de circulation et sécurité routière de Carignan. Elle reproche à la ville « d’invoquer la COVID pour expliquer qu’il y a eu des retards dans le traitement des demandes. »

« La pandémie a fait en sorte qu’il n’y a pas eu de rencontres du comité. Les demandes ont été compilées, des actions ont été prises même s’il n’y a pas eu de rencontres du comité. C’est quoi, long? Est-ce qu’un mois, c’est long? Ça n’a jamais pris six mois pour traiter des plaintes », rappelle Patrick Marquès.

« Avec les outils de communication existants, je ne peux pas croire qu’on blâme la COVID pour justifier des délais », considère Mme Lefebvre.

Les rencontres du comité de circulation auront désormais lieu au besoin, selon le volume des demandes reçues. Un des citoyens siégeant au comité a remis sa démission « car il ne sera plus résidant de Carignan », de dire le maire. Une autre personne sera nommée en remplacement.