Dans un verger depuis 6 étés: Un Guatémaltèque n’est plus le bienvenu

Marvin Jeouani Valladares Lima, 36 ans, est devenu un pomiculteur expérimenté chez Coteau Rougemont. Mais celui qui vient chaque été pour gagner 10 fois plus qu’au Guatemala doit se résigner à ne plus revenir au Québec.

Ce père de quatre enfants qui vit dans le petit village d’Atescatempa, au Guatemala, se demande aujourd’hui ce qu’il fera de ses prochaines années. « J’aime ça ici », dit-il dans un français hésitant.  

Une règle du ministère de la citoyenneté et de l’immigration du Canada prévoit qu’un travailleur d’origine Guatémalèque ne peut travailler plus de 48 mois au pays. « Ce n’est pas le cas pour les Mexicains », précise André Lamarre, son patron.

« Marvin est un de mes meilleurs employés et parce qu’il est Guatémaltèque, c’est fini pour lui. Il ne pourra plus revenir ». Le travailleur « avale un peu de travers » cette décision et se pose encore des questions. « Pourquoi, on ne peut plus revenir au Canada? Les Mexicains, eux, c’est pour la vie! », demande-t-il, tristement.

Les études de ses enfants en péril

Marvin raconte que ses quatre enfants, âgés de 4 à 12 ans, vont à l’école grâce à son travail estival chez Coteau Rougemont. « Mais moi, j’aimerais vraiment qu’ils aillent à l’université », raconte-t-il avec émotion.  

Marvin et ses compatriotes résident dans un bâtiment spécialement aménagé pour eux sur le verger. Ils paient un loyer de 30 $ par semaine et n’ont qu’à défrayer les coûts pour leur nourriture.

Le reste de leur chèque de paie est envoyé à la famille, au Guatemala. Quant à leurs billets d’avion d’aller et de retour, ils sont assumés par les agriculteurs québécois qui les emploient.