Une citoyenne de Carignan, Céline Bisaillon, a été déçue d’apprendre à l’assemblée municipale que la Ville n’avait pas obtenu la subvention de 35000 $ par la Fondation de la faune du Québec pour l’acquisition de l’île au Foin. Le maire se montre rassurant, affirmant qu’il pourra toucher cette somme, dans une deuxième phase de ce projet.
«Pour bien comprendre, c’est comme si nous avions mis le 35000 $ de la poche gauche dans celle de droite. Nous n’avons rien perdu, on nous a assuré que nous l’aurons lorsque nous ferons de l’aménagement», assure le maire.
Ce délai est expliqué par la date d’échéance de la subvention. La Ville a dû finaliser la paperasse pour conclure l’achat avant de pouvoir toucher l’argent. La transaction avec le propriétaire de la Seigneurie des îles, Mario Venafro, a toutefois eu lieu après la date butoir.
«La subvention était valable pour une durée d’un an. L’achat a été effectué après le délai. Le maire dit qu’il suffira de présenter une nouvelle facture à l’organisme pour recevoir le 35000 $», résume la citoyenne.
«Comme plusieurs, j’étais réticente à l’achat. Le maire a répété à plusieurs reprises que la transaction serait faite si et seulement si 50 % était subventionné. Ça n’a pas été le cas. J’ai l’impression que cette promesse n’a pas été respectée», mentionne Mme Bisaillon.
Le maire précise que la Ville touchera la subvention lorsqu’elle enverra des factures pour des travaux d’aménagements pour la protection de ce site environnemental. «Ceux qui disent que ça coûte cher, je leur réponds qu’on conserve une cathédrale végétale bonne pour longtemps, dit-il. En divisant l’éternité, ça devient rentable !»
Modalités
Le maire Fournier rappelle que la Communauté métropolitaine de Montréal s’était engagée à rembourser une somme de plus de 900000 $ pour l’acquisition du dit terrain, grâce au Programme d’aide financière pour les projets contribuant à la mise en place de la Trame verte et bleue sur le territoire métropolitain. La transaction a été effectuée à près de 2,5 M$. La subvention de la Fondation de la faune du Québec s’ajoutera à ce montant.
Cet achat s’est conclu dans le cadre d’un règlement hors cour et a mis fin à un litige qui persistait depuis 2006 entre la Ville et le Développement de la Seigneurie des îles.
«Il y avait 10 M$ de frais judiciaires en jeu et nous avons mis un point final à cette saga qui était un vrai cancer», estime le maire.
Les conseillers indépendants, Diane Morneau et Patrick Marquès s’étaient opposés à cette décision, notamment en raison du financement.
«La Ville devait débourser la totalité pour ensuite envoyer les factures. Le demi-million, on l’a pris dans le budget d’opérations. Si on n’entre pas dans l’argent, nous allons être dans le trouble» s’inquiète la conseillère.
«C’était une pratique risquée. Il y avait une entente au terme du dernier mandat. La poursuite a été engendrée en raison d’une volonté du conseil majoritaire. Les citoyens que je représente ne voient pas de bénéfices pour eux dans l’achat de l’île», regrette Mme Morneau.
Le maire de Carignan affirme que le dossier a été fait sans avoir recours à une augmentation de taxes ni à un règlement d’emprunt.