Ricardo Larrivée ne décolère pas

Une des personnalités de Chambly, Ricardo Larrivée, un amoureux du patrimoine dans sa ville, ne décolère pas face à la destruction de la maison Boileau.
Ricardo Larrivée s’est ouvertement affiché dès le 22 novembre, en se rendant sur les lieux de la destruction, contre la démolition d’un endroit qu’il aimait et qu’il voulait que la ville préserve. « J’en ai entendu parler partout. Des amis de Vancouver m’ont demandé ce qu’il se passait, même aux États-Unis. Ce n’est vraiment pas beau pour notre image », explique-t-il dans une entrevue qu’il a accordée au Journal de Chambly.
Il faut dire que M. Larrivée a déjà rénové plusieurs demeures anciennes à Chambly. Souvent aidé par des partenaires comme André Dion, propriétaire de la ferme Guyon, il a sauvé huit maisons ancestrales. « On est OK pour perdre de l’argent afin de sauver des bâtisses, mais pourquoi détruire cette maison? Cette façon de faire, c’est contre toutes mes valeurs. Tout s’est fait dans la précipitation. Au moment de la démolition, la Ville n’avait même pas coupé l’électricité. »
Alors, quand le Journal lui demande pourquoi ne pas avoir sauvé, comme il l’a fait pour les huit autres maisons, celle du patriote René Boileau, maison dans laquelle le chef a habité et a même demandé sa femme en mariage, ce dernier indique qu’il n’en avait pas les moyens.
« À un moment donné, même nos familles nous disent qu’il faudrait penser à elles. Et puis de l’extérieur, on pense que c’est facile pour moi d’attirer des investisseurs qui auraient accepté de perdre de l’argent. Mais la Ville s’en est portée acquéreur et des parcomètres allaient permettre de sauver la maison Boileau. C’est ce que je pensais lorsque j’ai posé sur la photo pour inaugurer le PHAC (fonds pour soutenir le patrimoine, l’histoire et les activités culturelles) »
Le Journal a joint André Dion, qui a participé avec Ricardo à plusieurs projets de préservation de maisons à Chambly. Ce dernier n’a pas voulu s’exprimer sur le sujet.

Fracture avec le maire de Chambly

Une chose est certaine, c’est que Ricardo ne décolère pas contre le maire de la ville et en appelle à Québec. « Nous avons appris récemment que la maison Boileau serait reconstruite. C’est une triste consolation. Il faut que le gouvernement du Québec élève le débat sur le patrimoine, il faut qu’il éveille les consciences. En une semaine, ce sont trois ou quatre bâtiments qui ont été détruits sur des explications louches ou bancales. Ce n’est pas normal qu’on ne réussisse pas à protéger notre patrimoine. Mais après avoir vu ce que j’ai vu à la télé sur le maire, c’est contre mes valeurs de parler à des gens comme ça. C’est entre les mains du gouvernement désormais », conclut-il.