Effets de la COVID-19

Le Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP) participe à un projet de recherche portant sur les répercussions de la COVID-19.

Le CSSP participe, en partenariat avec le Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe et le Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeois, à un projet de recherche visant à documenter les répercussions de la crise de la COVID-19 sur le réseau scolaire québécois. Ce projet de recherche est mené par Patrick Charland, professeur au Département de didactique de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) et cotitulaire de la Chaire UNESCO de développement curriculaire, en partenariat avec le ministère de l’Éducation (MÉQ). Plus tôt lors de la pandémie, avec une équipe de chercheurs, il avait produit une série de priorités dans les notions et les compétences des programmes d’études pour aider les parents à s’y retrouver et à assurer une continuité pédagogique.

« Au printemps dernier, il y a eu des programmes spéciaux pour mener des études sur les effets de la COVID et nous avons fait une demande de financement en ce sens. Nous collectons donc des données à deux moments dans l’année scolaire, de manière à voir s’il y a une évolution de la situation », affirme Patrick Charland.

Plus précisément, les données, recueillies à l’aide de questionnaires envoyés en ligne auprès d’élèves du primaire et du secondaire, d’enseignants ainsi que de directions d’établissements des centres de services scolaires, permettront d’étudier les répercussions de cette crise sur leur vie, de même que sur l’organisation et les établissements scolaires afin de contribuer à en atténuer les effets.

Par l’entremise d’échelles psychométriques, le bien-être et le stress des enfants et des enseignants seront mesurés. « On veut aussi déterminer à quel point la COVID-19 viendra moduler les pratiques d’enseignement. On aura une meilleure idée de l’effet qu’ont les mesures sanitaires sur les pratiques d’administration et de gestion de la classe, et, au bout du compte, nous verrons si les enseignants doivent changer leur approche », fait part M. Charland. L’homme se réfère à des données amassées au printemps dernier provenant d’études externes sur le bien-être et le stress des élèves et avance « qu’environ deux tiers des élèves sont relativement résilients, donc, pour qui l’année scolaire n’aura pas été si dommageable. Il y a donc un tiers des élèves qui étaient potentiellement en difficulté qui, eux, risquent de vivre un plus grand choc ».

Hypothèses

« On constate que les enjeux sont différents dans les disciplines scolaires. On observe des données, provenant des États-Unis, que les effets de la COVID-19 seraient potentiellement plus grands en mathématiques qu’en lecture. Pendant l’arrêt scolaire du printemps, les élèves ont continué de consulter des sites Web et ont possiblement continué à lire à la maison. L’étude américaine démontre que les élèves n’ont pas tant diminué leur niveau en lecture par rapport au seuil normalement attendu d’un élève. Cependant, on remarque qu’en mathématiques, ils en ont peut-être moins fait à la maison. Les seuils de cette année sont beaucoup moins élevés que les seuils normaux attendus sur des élèves qui auraient dû progresser », met en lumière Patrick Charland. Il ajoute que « l’incidence pourrait être plus grande pour les élèves du début primaire et début secondaire. Ces années sont connues comme étant des années charnières. Quand un élève n’a pas stabilisé la question de la littératie et de la numératie, notre hypothèse est qu’il en subira les contrecoups ».

« Il y a donc un tiers des élèves qui étaient potentiellement en difficulté qui, eux, risquent de vivre un plus grand choc. » – Patrick Charland

Les grands oubliés

Les secteurs de l’éducation aux adultes et de la formation professionnelle ont été nommés à quelques reprises depuis le début la pandémie comme en étant ‘’les grands oubliés’’. « On s’intéresserait aussi à ces secteurs. Malheureusement, nous n’avions pas les budgets pour ce premier projet qu’on a dû monter très vite pour pouvoir y aller d’une manière très large. On a donc vraiment ciblé les secteurs du primaire, du secondaire et de l’adaptation scolaire », relate le professeur de l’UQAM. La demande de subvention a été montée en une dizaine de jours, ce qui s’avère un tour de force considérant que, normalement, ce genre de demande exige entre un et deux mois de préparation. Dans le cadre du financement de recherche impliquant des être humains, l’obtention de certification éthique est aussi un enjeu. Ces procédures peuvent prendre de deux à trois mois. Dans le contexte actuel, les délais ont été accélérés.

Le projet s’étire sur l’année scolaire 2020-21. Les données seront ensuite compilées et analysées lors de l’été.

CSSP

« Notre participation à ce projet de recherche s’inscrit directement dans nos Valeurs Patriotes, soit par notre engagement à favoriser l’accessibilité et la collaboration aux recherches en éducation, ainsi que dans notre volonté à mieux documenter certains des effets de la pandémie sur nos milieux » affirme Luc Lapointe, directeur général du CSSP. « Nous sommes très fiers de prendre part à ce projet, qui dressera un portrait rigoureux de la situation à partir d’un échantillon représentatif des réalités de nos milieux, et qui viendra certainement soutenir d’éventuelles décisions » complète-t-il.