Le besoin de créer, « viscéral » pour Dan Nadon

Danielle Nadon fait partie de ces artistes que l’on dit indissociables de l’identité culturelle de leur ville. Très impliquée dans plusieurs projets artistiques et communautaires à Chambly, elle nous fait découvrir de façon plus intime son univers.

Autodidacte, celle qui signe toujours « Dan Nadon » sur ses œuvres se décrit comme étant une « artiste-peintre professionnelle de la relève depuis cinq ans », passionnée par ce qu’elle fait, et pour qui le besoin de créer a toujours été « viscéral ». « C’est comme avoir soif ou avoir faim. », observe-t-elle.

« C’est comme avoir soif ou avoir faim. » – Dan Nadon

Des tableaux sont accrochés un peu partout sur les murs de son appartement, dans un immeuble bien situé sur la rue Bourgogne. Pas un espace n’y est laissé pour compte, pas un mètre cube se veut dépourvu d’une pièce d’art unique, qu’elle soit de son propre répertoire ou de celui d’un ou d’une artiste dont elle affectionne le travail. Lorsque vous ne savez plus où donner de la tête, elle vous montre sa collection préférée du moment, celle de sa dernière exposition à la Galerie de Miss Rey, ou encore une toile représentant un violon et des partitions, combinant peinture et marouflage (intégration d’éléments extérieurs), « une demande spéciale de (son) mari. Il ne joue pas de violon, mais il adore cet instrument », confie généreusement l’artiste, dont on découvre un peu l’âme et l’histoire à travers chaque tableau.

L’acrylique et l’encre à l’alcool

Maîtrisant multiples techniques et exploitant différents médiums, Dan Nadon a un penchant pour l’acrylique, pour sa qualité en matière de « séchage rapide », mais surtout pour son pouvoir « d’exorcisme », puisqu’à une époque, il lui a fallu « sortir ses démons ». « Avec la peinture à l’huile, c’était la quête du plaisir. Avec l’acrylique, j’ai fait beaucoup de toiles sombres pour exorciser tout ça, mais il fallait que ça sorte. »

L’éternelle insatiable nous annonce qu’elle a « commencé à faire de l’encre à l’alcool », un procédé qu’elle se targue d’être la seule artiste de Chambly à utiliser, et qu’elle espère très prochainement avoir le plaisir de montrer au public qui assistera au prochain « Art Battle » (combat artistique) organisé par la galeriste Clea Reynolds, avec qui elle a développé une forte complicité.

Succès, animal fétiche et surprises à venir

Malgré le succès de ses œuvres, qui se vendent un peu partout et pour lesquelles elle a obtenu plusieurs médailles, notamment en France et en Belgique, Danielle explique qu’il est difficile pour elle de vivre de son art, de même que pour les artistes en général, « à moins d’avoir le titre de grands-maîtres ». Celle qui a travaillé à la banque pendant 45 ans raconte que c’est à sa retraite qu’elle a pu se consacrer pleinement à son art. Ce qui compte, c’est le bonheur qu’elle y trouve et le plaisir que l’on a de l’y découvrir.

Fascinée par l’innocence des oiseaux, elle nous annonce la tenue de sa prochaine exposition, « The Birds » (Les oiseaux), en juin à la Galerie de Miss Rey. L’artiste nous prépare une autre surprise, en partenariat avec la Ville de Chambly. « Je fais partie des 12 artistes qui ont chacun peint une œuvre sur une table à pique-nique, qui sera disposée dans l’une des zones détente du Vieux-Chambly. Ce sera aussi une sorte de jeu. L’œuvre s’appelle Vois-tu des oiseaux?, et elle invite les personnes qui y seront attablées à chercher et à deviner combien d’oiseaux y sont représentés. »

Puisque d’autres artistes travaillent toujours sur leurs tables à pique-nique respectives, entreposées à l’ancienne bibliothèque, il ne sera pas possible d’admirer le fruit de leur travail, incluant celui de Danielle, avant le mois de juin. L’artiste elle-même s’avoue fébrile à l’idée de savoir à quel emplacement la table qu’elle a revitalisée égayera les moments de détente des visiteurs de la ville dont elle se montre fière.