Une athlète à temps plein médaillée d’argent

Myriam Da Silva a pris une année sabbatique de l’enseignement pour se consacrer à son sport en vue des prochains Jeux olympiques de 2020. La boxeuse a récemment remporté la médaille d’argent « à saveur d’or » dans sa catégorie aux Jeux panaméricains.

 

L’athlète de Chambly est repartie de la compétition qui se déroulait au Pérou avec la médaille d’argent. Elle a perdu contre l’Américaine Oshae Jones, par décision des juges, le 1er août. Au départ, elle était déçue puisqu’elle était persuadée d’avoir eu le dessus sur son adversaire. Les juges en ont décidé autrement.

« Comme je performais, je ne peux pas juger comme un juge, indique-t-elle. J’avais respecté le plan de match, je sentais que je touchais tout le temps l’autre. J’espérais autre chose. La foule me l’a bien remis et ma médaille avait une saveur d’or. La perception des gens me tient à cœur. Quand 1200 personnes dans un stade ont vu la même chose que j’ai ressentie, ça a jeté un baume sur une décision (des juges) qui était plus difficile à prendre. » Le public scandait “ Canada “.

Laissez-passer

Lors de ces Jeux, Myriam Da Silva a effectué deux combats plutôt que trois. En avril, les qualifications ont eu lieu au Nicaragua. Huit femmes avaient été qualifiées, mais l’une d’elles ne s’est pas présentée aux Jeux panaméricains. Un laissez-passer pour les quarts de finale a été tiré au hasard parmi les candidates et le nom de la représentante du Canada a été sélectionné.

Elle n’a donc commencé la compétition qu’au jour 4, soit le 30 juillet, un combat contre la Mexicaine Braida Cruz Sandoval. « L’attente a été longue avant mon premier combat et ça a joué sur ma performance, raconte l’athlète. Ça a été un peu plus difficile de me mettre dans l’action, mais une fois partie, j’ai réussi à livrer la marchandise. »

Elle ajoute s’être entraînée sur place avec une intensité « assez élevée pour se préparer, mais pas trop pour ne pas se fatiguer. Ce n’est pas la même adrénaline que lors d’un combat ».

« La foule me l’a bien remis et ma médaille avait une saveur d’or. » – Myriam Da Silva

Sabbatique

Le mois de septembre ne sera pas le même que les treize derniers pour cette enseignante en adaptation scolaire à la commission scolaire Marie-Victorin. Elle a décidé de prendre une année sabbatique pour se consacrer à son sport afin de pouvoir se qualifier pour les prochains Jeux olympiques de Tokyo en 2020.

« Ça a été difficile de prendre cette décision. C’est un nouveau défi. C’est agréable d’avoir cette chance-là de devenir une athlète à 100 %. J’ai toujours été athlète-étudiante ou athlète-enseignante. Toute ma vie, j’ai été sur deux chaises en même temps », raconte-t-elle.

L’athlète-enseignante souligne que la discipline était importante pour combiner les deux passions de sa vie. « La discipline, c’est la clé. Dans les horaires, dans les travaux et dans la planification, même dans les repas. Il faut aussi accepter de finir plus tard et d’en faire plus », dit-elle.

Myriam Da Silva s’entraînera donc deux fois par jour au centre situé au Stade olympique à Montréal. La boxeuse se concentrera sur ses entraînements et ses performances en vue des prochaines compétitions qui lui permettront de se tailler une place parmi la crème canadienne de la boxe. Le prochain rendez-vous est le Championnat du monde à l’automne.

Elle précise toutefois qu’on « ne peut sortir l’école de l’enseignante », et promet qu’elle ira voir ses élèves durant l’année. Dans son enseignement, Mme Da Silva trouve important de leur montrer la nécessité de persévérer dans ce qu’on aime et dans nos rêves et d’y mettre les efforts pour y parvenir.

Avenir d’athlète

L’athlète de 35 ans est toujours dans le top huit mondial. Des blessures l’avaient gardée en dehors de l’arène un certain temps et l’avaient obligée à quitter Équipe Canada. Il lui avait donc fallu regagner sa place. « Depuis que j’ai repris ma place, je fais tout pour démontrer que c’est la mienne », affirme l’athlète.

La Chamblyenne a commencé dans ce sport plus tard, puisqu’elle a découvert sa passion à l’université. Auparavant, elle évoluait au soccer avec l’espoir de faire partie de l’Équipe nationale olympique. Des blessures l’avaient éloignée de ce rêve.

Mme Da Silva soutient que l’âge limite pour participer aux Jeux olympiques en boxe est de 40 ans. Elle ne sait donc pas si, après les Jeux de 2020, elle se lancera dans le processus pour les prochains, alors qu’elle aura 40 ans.

« Pour le moment, je me concentre sur les Jeux olympiques de 2020. J’ai aussi la possibilité de me tourner vers le professionnel. Ça attire mon attention. Mon entraîneuse fait de la boxe professionnelle. Est-ce que je me rembarque pour un cycle de quatre ans? Ça va dépendre de ce qui arrivera », indique-t-elle.

Pour l’instant, il n’est pas question de retraite pour cette trentenaire, qui estime qu’elle pourrait faire du sport toute sa vie.