S’entraîner à nouveau dans la confiance

Au sein du plan de déconfinement progressif des commerces, les salles d’entraînement avaient été parmi les dernières entreprises à rouvrir, à la fin du mois de juin dernier. Qu’en est-il du respect des mesures?

Chez Trottier, mythique gym implanté depuis plus de 40 ans à Chambly, a sondé ses clients afin de connaître leur niveau d’aise de retourner en salle.

« Environ 70 % des répondants ont affirmé qu’ils étaient en confiance, ce qui est bon dans les circonstances. On veut leur démontrer qu’il y a matière à s’entraîner en toute sécurité », énonce Steve Trottier, propriétaire de la salle d’entraînement familiale.

Ce questionnement de sa part n’est pas le fruit du hasard; c’est en observant et en écoutant sa clientèle qu’il lui est venu.

« Environ 70 % des répondants ont affirmé qu’ils étaient en confiance, ce qui est bon dans les circonstances. » – Steve Trottier

« Les gens nous demandent quels sont les protocoles, comment ça marche, qu’est-ce qui se passe, etc.? Le gouvernement a fait une grosse poutine avec ça. Ils ont rouvert mais ils ne nous ont rien dit vraiment. Sous cette optique, nous avons préalablement ouvert à des heures écourtées afin d’observer. Cela nous a permis d’ajuster notre façon de faire », met en place M. Trottier.

Parmi les façons de faire, les clients doivent apporter deux serviettes: la première servant à s’éponger le corps et la deuxième pour essuyer les machines manipulées. Des bouteilles de gel désinfectant sont remises à l’entrée et le client s’en sert afin de nettoyer ce qu’il touche. Comme dans tout bon commerce, le port du masque est obligatoire lors des déplacements. Une fois le client stable à un poste d’entraînement, le masque peut être retiré.

« La première fois, les gens sont un peu nerveux. Ils sont hésitants. On sent l’inquiétude. Certains gardent leur masque tout au long de leur présence selon leur degré de confiance », explique l’homme, qui a été M. Canada il y a plusieurs années.

À travers cette nouvelle réalité, une éducation est préconisée de la part des commerces, selon leur réalité, envers leur clientèle.

« Il reste un peu d’éducation à faire. Par exemple, il se peut qu’une personne quitte son appareil et se dirige vers la salle de bain sans nettoyer sa machine en pensant qu’elle y aura accès encore à son retour. Il se peut toutefois qu’un autre client la prenne le temps qu’elle est partie. Autre exemple, certains s’entraînent avec deux ou trois machines à la fois, chose qu’on ne peut pas faire actuellement. On trouve donc des alternatives en combinant machine et poids libres à proximité », explique le propriétaire des lieux en spécifiant que la pandémie a poussé à modifier les méthodes d’entraînement.

Ramener le monde

D’anciens adeptes n’ont pas osé retourner en salle à ce jour. Autre que la baisse de clientèle, la fermeture du gym a donné un rude coup dans les flancs de l’entreprise. Un souffle de solidarité provenant de la communauté a permis à Chez Trottier d’amasser plus de 40 000 $ via la plateforme Gofundme.

« La suite est la suivante. Je vais faire une série de vidéos sur la façon de s’entraîner, avec humour. C’est ma façon de ramener les gens, en employant l’humour, bien que la situation soit sérieuse. On s’ajuste et on se réinvente. Ma philosophie, c’est AAA : Ajuste, Adapte, Accommode et je l’applique », conclut avec positivisme l’entrepreneur.