Les deux dernières années en dents de scie

En son dernier droit universitaire, duquel elle obtiendra son baccalauréat en éducation préscolaire et enseignement primaire, la Carignanoise Sarah-Jeanne Meunier-Bédard a été tenue à l’écart de la compétition, pour diverses raisons, plus souvent qu’à son tour.

« À l’automne, on apprenait qu’il n’y aurait pas de Championnat canadien. Il n’y a pas eu d’autres compétitions depuis. Toutefois, on a eu la chance de s’entraîner toute l’équipe ensemble en appliquant certaines mesures », relate la jeune femme qui étudie à l’Université de Sherbrooke. Les « entraînements d’équipe » dont elle fait mention sont maintenant chose du passé, l’Estrie étant tombée en zone rouge au cours des dernières semaines. Conséquemment, les joueuses qui, comme elle, représentent le Vert et Or en volleyball ont accès au terrain, soit deux joueuses à la fois, soit une joueuse et un entraîneur à la fois.

Privée de sa passion

Quand un athlète est dévoué à son sport, il peut être douloureux pour lui de ne pouvoir le vivre pleinement. « Je sens que cette année, c’est un deuil pour beaucoup de filles dans l’équipe. Dans mon cas, revenant d’une grave blessure, mon deuil s’est fait en septembre 2019. Ça faisait un moment que je vivais en retrait de cette passion. Je l’accepte un peu mieux que mes coéquipières. Mais de l’autre côté, j’ai hâte que les parties reprennent, car ça va faire environ deux ans que je n’ai pas joué dans un contexte de compétition », décortique celle que Sherbrooke a adoptée.

« Dans mon cas, revenant d’une grave blessure, mon deuil s’est fait en septembre 2019. » – Sarah-Jeanne Meunier-Bédard

Rappelons qu’en septembre 2019, la sportive s’était déchiré le ligament croisé antérieur, dans un tournoi préparatoire, en atterrissant après un saut d’attaque. « Je vais vraiment bien. Je suis capable de faire toutes les actions du sport, même si j’ai encore certaines limitations musculaires. Je suis sur la bonne voie, c’est encourageant », ajoute la femme qui s’entraîne aussi de chez elle, en collaboration avec un préparateur physique qui la suit individuellement.

Fin de l’université

La joueuse de volleyball vient tout juste de compléter son dernier stage de formation. Son ultime session sera complétée virtuellement. Elle vise ensuite la ville de Toronto.
« J’aimerais retourner à Toronto afin de m’entraîner avec l’équipe nationale. Les sélections auront lieu en décembre prochain. J’envisage de m’y trouver un petit poste en enseignement pour survivre financièrement et ensuite vivre ma carrière d’enseignante au Québec ».