La carrière de Mathieu Ostiguy sur pause
La saison de patinage artistique est bien différente pour Mathieu Ostiguy. L’an dernier, à pareille date, celui-ci participait à plusieurs compétitions. Cette année, il cherche une nouvelle coéquipière avec qui patiner.
Cet été, lui et son ancienne coéquipière, Chloé Choinard, ont mis fin à leur équipe d’un commun accord. « Ça faisait deux ans qu’on patinait ensemble et ça allait bien. On a gagné le dernier Championnat canadien, explique le patineur. Chloé a eu une grande poussée de croissance. L’écart entre nos grandeurs n’était plus avantageux. Ça prend un plus grand écart ».
Le patineur de Sainte-Angèle-de-Monnoir ne s’est pas encore trouvé une partenaire qui lui convient pour poursuivre la compétition de patinage artistique style libre en couple. « Quand on a pris la décision, je savais que les chances de trouver quelqu’un pour cette saison étaient minces. La période la plus propice est de février à avril », indique l’athlète de 22 ans.
Chloé Choinard était sa deuxième partenaire. Mathieu Ostiguy avait commencé avec Justine Brasseur lorsqu’il était passé de solo à en couple en 2015. Les deux comparses avaient mis fin à leur partenariat puisqu’ils n’étaient plus rendus au même niveau. « On est allés dans des directions différentes. Ça a fait en sorte que j’aie pu rencontrer Chloé, avec qui j’ai eu un beau parcours. Justine a aussi rencontré un partenaire avec qui elle a eu un beau parcours. C’était gagnant pour nous deux », indique-t-il en précisant être toujours en bons termes avec elle.
Processus de recherches
Trouver LA partenaire est quand même assez complexe. Différents critères entrent en ligne de compte.
Il y a la taille, le critère qui, finalement, a fait défaut avec son ancienne partenaire. Ensuite, il y a l’âge. « Si la grandeur est bonne, mais que la personne a seulement douze ans, ça ne peut pas fonctionner », explique-t-il.
« Je me laisse la saison pour trouver. » – Mathieu Ostiguy
Le niveau de patinage et l’expérience de patinage en couple sont aussi importants. Mathieu indique que le patinage diffère complètement selon qu’il soit en solo ou en couple. « Si je trouve quelqu’un qui a le bon âge, la bonne grandeur, le bon niveau de patinage, mais qui n’a jamais patiné en couple, ça peut ne pas fonctionner. Moi, ça fait sept ans que je patine en couple », relate-t-il.
La dernière complexité, qui devient plutôt organisationnelle, est l’endroit où demeure la personne. Sa dernière coéquipière venait de l’Ontario. Il fallait donc lui trouver un endroit où loger. « Il faut qu’elle soit prête à faire ce sacrifice », mentionne le patineur.
Il ajoute que « plus tu montes de niveau, plus l’entonnoir rétrécit. Ça prend un peu de chance ».
Fin
Lucide, le jeune homme est conscient que s’il ne trouve pas, cette lacune marquerait la fin de sa carrière de patineur. « Je me laisse la saison pour trouver. Si je ne trouve pas, je n’étirerai pas la sauce pour rien. Je ne veux pas mettre ma vie sur pause pendant deux ou trois ans. Ce sera la fin et je vis bien avec ça », précise-t-il.
Mathieu Ostiguy ne se voit pas reprendre la compétition en solo. Comme il patine en couple depuis déjà sept ans, il croit avoir un décalage avec les autres compétiteurs.
L’athlète n’a pas pour autant cessé l’entraînement, puisque « bouger et faire du sport, on ne peut pas le lui enlever ». L’entraînement est toutefois moins important que par le passé, où il prenait part à des compétitions.
Il lui a été plus difficile de suivre les premières compétitions à distance. Aujourd’hui, il est plus serein. « J’ai fait le deuil et je me suis fait à l’idée qu’il est possible que je ne trouve personne. Je suis fier de ce que j’ai fait. Quand il y a des compétitions, je me rappelle de bons souvenirs et aussi que j’ai eu le privilège de vivre l’expérience », soutient-il.
Il ne cessera toutefois pas de patiner. Il le fera pour le plaisir et l’enseignera.
Enseignement
Depuis quelques années, le jeune homme enseigne sa discipline. Avec sa sœur Judith, il a fondé une petite équipe de cinq entraîneurs qui se nomme JMO performance.
Depuis quelques années, le frère et la sœur enseignent au CPA Saint-Césaire, club auquel Mathieu est rattaché. Cette année, ils se sont structurés et en ont officialisé le nom. L’Angèloirien souligne qu’ils entraînent une vingtaine de patineurs. « Ça nous permet de redonner au patin puisqu’on a eu la chance d’en faire », affirme celui dont le patin a toujours fait partie de sa vie.
Le jeune homme compte également poursuivre ses études en physiothérapie à l’université.