La boxeuse en accord avec la décision de reporter les Jeux olympiques

Le Comité olympique canadien a décidé le 22 mars en soirée de ne pas envoyer d’athlètes canadiens si les Jeux olympiques étaient maintenus cet été. Quelques jours plus tard, le Comité international olympique et le Japon annonçaient que les Jeux sont reportés en 2021.

Le Journal a interrogé la boxeuse Myriam Da Silva, 35 ans, de Chambly, en lien avec ces décisions.

Comment avez vous pris la décision du Comité olympique canadien (COC) ?

Je suis totalement en accord avec la décision du comité qui suit les recommandations des fédérations. C’est pour le mieux. Il n’y a pas de déception ni de frustration. Il faut penser mondial. Ce n’est pas un problème de continent ou de pays, c’est la santé mondiale. C’est tout à fait logique comme décision. Je suis très fière que le Canada ait bougé en premier. Il est pionnier.

Le Comité international olympique (CIO) et le Japon ont finalement décidé de reporter les Jeux en 2021. Comment recevez-vous cette nouvelle ?

Personnellement, je suis vraiment contente que les autorités japonaises et le CIO aient mis de l’avant la sécurité et la santé des athlètes en premier lieu et ont fait passer l’économie en deuxième lieu. C’est sûr qu’on ne peut pas s’attendre à une date maintenant. Je comprends tous les impacts logistiques que ça va avoir. Il y aura énormément de réaménagement, d’instabilité et d’insécurité logistique en lien avec les Jeux. De savoir que tout le monde va se mettre à la tâche pour trouver des solutions, ça me donne beaucoup d’espoir pour les Jeux en 2021.

Le COC fait des conférences pour tenir les athlètes informés pour les prochaines décisions à prendre. Il y a 57% des sports qui sont qualifiés (le sien n’a pas encore complété les qualifications). Il y a des questions par rapport aux qualifications. Le calendrier n’est pas sortir. Tout le monde fait son effort collectif au niveau mondial. Je suis optimiste face au futur de tout ça.

L’insécurité pour les athlètes est que nos contrats se terminent le 30 avril. La grande majorité n’a pas accès à l’aide du gouvernement fédéral disponible. C’est la priorité du COC. Des rencontres sont à venir pour voir comment soutenir les athlètes.

Comment allez-vous au niveau de votre santé ? Je sais que vous avez subi une blessure récemment.

Ma santé va bien. Je m’étais remise de ma blessure. Nous n’avons plus accès aux plateaux sportifs depuis quelques semaines. Les fédérations sportives ont été les premières à bouger par prévention. On a dû s’adapter rapidement à un nouveau mode de vie. Maintenir une rigueur et une routine à la maison, ce n’est pas toujours évident. En tant qu’athlète, on doit servir de modèle.

Comment réussissez-vous à poursuivre votre entraînement ?

La routine et la structure sont très importantes. La fédération nous a rapidement envoyé une routine d’entraînement à faire à la maison. Tous les athlètes ont l’information. Ensuite, j’essaie de mettre du plaisir. On a l’occasion de démontrer notre créativité et la possibilité de s’investir de façon importante dans notre entraînement.

Est-ce que vous faites des vidéoconférences ?

Oui, la fédération est bien organisée. Elle a tout pour être en mesure de communiquer avec les athlètes. La communication est primordiale. On leur parle au moins une à deux fois par semaine. On fait des conférences où on peut se voir. La communication est un aspect important du travail.

Comment occupez-vous vos journées ?

Je suis enseignante en adaptation scolaire (elle a pris une année sabbatique cette année). Avec l’ouverture des écoles seulement en mai, j’en profite pour aider des gens autour de moi. Des parents qui souhaitent faire du travail à la maison avec leur enfant. Dès l’annonce, je me suis mobilisée pour trouver une solution. J’utilise les vidéoconférences et des plateformes numériques. J’aide donc autour de moi des enfants qui ont besoin de routine ou d’apprentissage.

Sinon je m’entraîne tous les matin. Après avoir aidé les parents en après-midi, je prévois une activité nouvelle, différente chaque jour et qui me sort de ma zone de confort. Il y a plusieurs cours en ligne. Aujourd’hui, je fais de la danse. Ça me sort de ma zone de confort avec plaisir. Le soir, je fais un cours de yoga. Ça ressemble à sa ma routine.

Jacqueline Simoneau

Jacqueline Simoneau, native de Chambly et membre de l’équipe canadienne de natation artistique, Olympienne aux Jeux de Rio, était déjà qualifiée pour Tokyo.

Elle a affirmé « Honnêtement, j’étais très, très choquée et déchirée, comme tous les autres athlètes à travers le Canada. Le COC (Comité olympique canadien) a sûrement pris beaucoup de temps à réfléchir avant de prendre cette décision. Je perds mes mots en ce moment. Nous sommes tous déchirés, car nous nous sommes entraînés toute notre vie pour ce moment-là, mais dans la situation actuelle, c’est juste plus gros que nous. »

Simoneau et ses coéquipières ont leur nouveau mantra : les temps difficiles passent, mais les équipes soudées durent. « J’ai confiance dans notre équipe à 100%, peu importe ce qui arrive, et nous allons en sortir plus fortes qu’avant », conclut celle qui continuera à s’entraîner de façon quotidienne comme elle le fait, même si elle n’a pas accès aux bassins aquatiques de l’INS Québec. (Source : Sportcom)