En canot sur le fleuve l’hiver
Depuis plus de dix ans, Éric Bolduc s’adonne au canot à glace. Un sport extrême qui se pratique en équipe sur le fleuve Saint-Laurent en hiver.
L’homme de 50 ans a commencé en 2009 dans le cadre de son travail de militaire à la Marine royale canadienne, à Québec. « J’étais avec d’autres militaires pour faire de la visibilité à la Marine royale canadienne. J’ai eu la piqûre et c’est devenu une passion », explique le militaire.
M. Bolduc a déménagé à Chambly afin de poursuivre sa carrière à Saint-Jean-sur-Richelieu. Dans le but de continuer dans ce sport, il s’est trouvé une équipe à Montréal.
Son équipe, Vive Montréal 375, et lui évoluent dans le Circuit québécois de canot à glace (CQCG). Sept courses sont proposées durant la saison, de mi-janvier au début mars, à différents endroits bordant le fleuve Saint-Laurent. La 15e édition de la Coupe des glaces a été lancée le 18 janvier, à Portneuf. Une course est prévue à Montréal le 1er février.
L’équipe, qui a fait son entrée dans une catégorie plus compétitive cette année, a terminé 11e avec 16 points. « On est une équipe en développement. On a eu certaines difficultés avec la glace. On est satisfaits de ce qu’on a accompli », souligne celui qui entame sa onzième saison en canot à glace.
Le CQCG indique par voie de communiqué que « chacune des courses présente un parcours ayant ses propres particularités, influencées par les marées, les vents et les glaces. Les canotiers doivent donc s’adapter à ces conditions extrêmes pendant la course ».
Sport extrême sécuritaire
Lors des courses, les équipes de canotiers doivent traverser le fleuve Saint-Laurent. Les coéquipiers prennent place à bord d’une embarcation de 28 pieds. Une fois le canot à l’eau, ils rament. Lorsqu’une section est glacée, ils doivent le faire grimper sur la glace et ils se déplacent ensuite en se propulsant avec leurs jambes.
« C’est très demandant au niveau cardio et au niveau physique, précise le canotier. On doit traverser le fleuve. On combat contre ses éléments, comme le courant, le vent et la glace. » Ce sport lui procure « un rush d’adrénaline de vaincre ces éléments ».
« On ne se le cachera pas, c’est un sport qui peut être considéré comme extrême », avoue M. Bolduc. Cependant, la sécurité est primordiale et le canotier souligne qu’à sa connaissance, il n’y a pas eu d’accident grave.
« C’est très demandant au niveau cardio et au niveau physique, précise le canotier. On doit traverser le fleuve. » – Éric Bolduc
« Chaque canotier doit suivre une formation théorique. Ensuite, il fait des sorties sur glace avec des canotiers expérimentés qui sont capables de montrer les techniques. La priorité est de maximiser la sécurité. Il faut respecter le trafic maritime et les normes de Transport Canada, dont le port d’une veste de flottaison », assure le Chamblyen.
Lui et son équipe de six athlètes se retrouvent au moins deux fois par semaine, parfois trois, pour s’entraîner dans le Vieux-Port de Montréal. « C’est un sport que plus tu prends de l’expérience, plus tu te développes », affirme-t-il.
M. Bolduc pratique différents sports au courant de l’année. L’hiver, il s’adonne au canot à glace et au hockey.
Historique
Le canot sur glace était initialement utilisé, il y a plusieurs années, pour traverser de long cours d’eau avant l’arrivée de ponts. Selon l’Association des coureurs en canot à glace du Québec, c’est dans le cadre du Carnaval de Québec, en 1894, que la première course sportive de canot est organisée. Cependant, comme l’organisation du Carnaval à cette époque n’était pas annuelle, la course a eu lieu une nouvelle fois trente ans plus tard. Elle est organisée annuellement au Carnaval de Québec depuis 1955.
M. Bolduc souligne que la pratique de ce sport est davantage présente dans la région de la Capitale-Nationale. Le canot à glace a fait son entrée dans la métropole au cours des dernières années. En 2020, il y a six équipes dans la région de Montréal.
Cette année, le circuit du Québec est divisé en quatre catégories. Il y a l’élite ouverte, où les équipes peuvent être mixtes ou non. C’est le niveau le plus compétitif. Ensuite, l’élite féminine, composée uniquement de femmes. La classe élite mixte, où les équipes doivent avoir au moins deux membres masculins et deux membres féminins. C’est celle où évolue l’équipe de M. Bolduc cette année. Finalement, il y a la classe Sport ouvert.