Des modules pour s’entraîner dans les parcs

CHAMBLY. Les citoyens qui fréquentent le parc des Patriotes à Chambly ne savent peut-être pas que les modules d’entraînement qui s’y trouvent sont conçus dans leur ville et fabriqués en Montérégie.

Depuis quelques années seulement, Thierry Darrigrand, résidant de Chambly, et son ami Marc-André Croteau créent des modules qui permettent autant aux novices qu’aux experts, peu importe leur âge, de bouger. Leur but derrière leur entreprise, les Équipements AtlasBarz, est de permettre à tous de pouvoir s’entraîner et ainsi promouvoir les saines habitudes de vie chez tout le monde.

La compagnie indique se distinguer en créant, pour les parcs, les écoles ou les entreprises, des exerciseurs sur mesure qui sont durables et uniques puisqu’ils sont conçus selon les besoins.

L’idée a germé en 2014. Les deux amis s’entraînaient dans un parc. « On n’avait pas l’argent pour s’entraîner dans un gym », souligne M. Darrigrand. Ils trouvaient qu’il y avait un problème de durabilité et que les modules n’étaient pas adaptés.

Expérience

« On a vu qu’il y avait peut-être une occasion d’affaires », indique-t-il. Lui et son comparse n’avaient pas d’expérience en affaires. M. Darrigrand avait vingt-deux ans à l’époque.

Les deux compagnons d’affaires ont ensuite gravi les différentes étapes pour commercialiser leurs produits. Ils ont notamment remporté en 2015 un concours, OSEntreprendre local.

Par la suite, M. Darrigrand a été « adopté » dans le mouvement Adopte inc., qui vise à promouvoir les nouvelles entreprises. « J’ai été l’un des adoptés de la 25e cohorte », dit-il. Cette « adoption » a fait en sorte qu’il a reçu une bourse de 24 000 $ ainsi que l’accès à un mentor. Le résidant de Chambly est aussi allé à l’école d’Entrepreneurship de Beauce.

AtlasBarz a également obtenu cette année une bourse d’honneur de 25 000 $ du ministère de l’Économie et de l’Innovation.

« Ça a donné un bon coup de pouce », souligne M. Darrigrand, qui précise s’être autofinancé.

Créneau

Le jeune homme d’affaires est conscient que son entreprise n’est pas la seule à offrir ce type d’équipement. C’est pourquoi il mise davantage sur la qualité et l’unicité de ses produits. Chacun des concepts est unique par les modules, mais aussi par les couleurs et la thématique.

« Chaque ville et chaque parc sont uniques, dit-il. On adapte en fonction des besoins. Par exemple, s’il y a un cours d’eau à proximité, on va le mettre en valeur. Tous nos projets sont différents. On les développe avec le client. »

L’équipement est fabriqué principalement d’acier inoxydable pour sa durabilité. M. Darrigrand mentionne qu’il songe également à y intégrer du caoutchouc recyclé. La fourchette de prix pour obtenir leurs modules varie entre 2000 $ et 60 000 $.

Chacun des ensembles est muni d’une application mobile et de panneaux explicatifs. Ces derniers présentent les façons de s’entraîner, que l’usager soit débutant ou plus avancé. « Le panneau sert souvent pour découvrir. Ensuite, la personne peut devenir plus autonome », indique le concepteur.

Pour les créer, le duo obtient l’aide d’un kinésiologue, d’un designer ainsi que d’ingénieurs. Les modules sont accessibles aux jeunes, aux aînés et aux personnes à mobilité réduite. « On l’axe pour que tout le monde puisse l’utiliser, mais pour que les experts puissent aussi y trouver leur compte », mentionne M. Darrigrand.

Banc de parc

Un de leur équipement particulier est le banc multifonction. « On n’aimait pas l’idée d’un banc de parc ordinaire avec un panneau pour s’entraîner. Il n’est souvent pas adapté pour résister à la sollicitation exigée par les exercices », souligne le Chamblyen.

De fil en aiguille, AtlasBarz s’est aussi mise à créer du mobilier de parc. « Une ville aimait la qualité de notre banc multifonction. Elle nous a sollicités pour avoir un banc de parc », explique M. Darrigrand. De plus, cela permet d’agencer tous les éléments du parc.

Pour le moment, leurs clients sont seulement au Québec, mais l’entreprise vise réaliser des projets en Ontario et aux États-Unis prochainement.