Chambly : une trentaine de missions pour la Garde côtière auxiliaire

La Garde côtière auxiliaire canadienne remise son embarcation jusqu’au printemps prochain après être intervenue dans 29 missions lors de la dernière saison nautique.  

Trente-cinq appels ont été placés cette année à la Garde côtière auxiliaire canadienne locale. Six d’entre eux ont été annulés en raison de « bons samaritains » qui sont intervenus. « J’ai toujours dit que dans la plaisance, on est là pour s’entraider », considère Steve Paradis, commandant, Unité 16-Vallée du Richelieu pour la Garde côtière auxiliaire canadienne.

Ce sont donc, concrètement, 29 missions auxquelles ont participé ses troupes. « C’est en bas de ce que l’on a vécu en période de COVID-19. Évidemment, tout le monde s’était acheté un bateau et il y avait plus de gens ayant moins de connaissances en ce qui a trait à la navigation », rappelle-t-il. En 2021, au coeur de la pandémie, la Garde côtière auxiliaire du secteur avait procédé à 55 missions. L’an dernier, elle est intervenue à 22 reprises. À travers les 29 missions de cette année, il est question de 85 personnes secourues. En moyenne, le temps de réponse a été d’environ 7 minutes 35 secondes. Le temps global des missions s’est étalé sur 34 heures au cours de la saison. 

Steve Paradis est heureux quand les missions ne sont pas périlleuses. « Ça veut dire que les plaisanciers ne se sont pas mis à risque », remarque-t-il. Aucun cas de personne à l’eau n’ été répertorié.

Niveau d’eau bas

Le territoire que couvrent les 26 bénévoles part du bassin de Chambly et se rend jusqu’à l’écluse de Saint-Ours, soit une trentaine de milles nautiques. Dernièrement, un niveau d’eau anormalement bas a été noté le long de la rivière Richelieu. « On s’attendait à plusieurs bateaux échoués. Finalement, il n’y en a pas eu plus qu’à l’habitude. Peut-être que les gens ont été plus prudents », émet M. Paradis, qui recadre qu’il répond à des appels d’urgence, mais que la Garde côtière n’a pas le mandat de remorquer les embarcations. 

Planches à pagaie à conscientiser

Steve Paradis indique que les difficultés sont particulièrement survenues de la part d’adeptes d’embarcations non motorisées, notamment des usagers de planches à pagaie. Les problèmes sont liés au vent, qui peut frapper de front lors du retour d’excursion. Dans une même fin de semaine, l’équipe nautique a récupéré à elle seule 14 pagayeurs le samedi, et 15 autres le dimanche. L’option de rencontrer les locateurs de planches à pagaie, en début de saison afin de les conscientiser, a été soulevée. « Dans mes 14 cas du samedi, un seul individu avait loué la planche. Les autres, c’étaient des planches personnelles », met-il en perspective. 

L’un d’entre eux « approchait d’un syndrome post-traumatique » remarque M. Paradis. L’homme était avec cinq amis, qui eux-mêmes étaient coincés plus loin, où se situent les îles, plus près de Saint-Mathias-sur-Richelieu. Steve Paradis s’est donc dirigé vers les cinq amis. Il a constaté qu’ils n’étaient pas cinq, mais bien quatre. L’un d’eux était manquant. Un appel a été lancé pour avoir un maximum d’intervenants. Une quinzaine de minutes plus tard, M. Paradis a trouvé une planche qui flottait sur l’eau. Il a ensuite croisé l’embarcation des policiers, qui lui ont signalé que l’homme manquant avait été retrouvé sain et sauf. « Ça fait huit ans que je fais ça. Quand on a débarqué les quatre personnes, l’une des jeunes filles m’a enlacé et m’a serré fort. J’ai constaté qu’elle avait été fortement affectée. C’est la première fois que ça m’arrive, ce genre de remerciement. C’est valorisant », convient Steve Paradis.

Gestion des finances

Les municipalités riveraines donnent environ 6 000 $ en guise de contribution à la Garde côtière auxiliaire. Puis 900 $ proviennent des députés de Chambly et de Borduas. Les frais de quai estivaux s’élèvent à 1 500 $. Les frais d’entreposage d’hiver se chiffrent, quant à eux, à 2 600 $.

Il en coûte approximativement 3 000 $ d’essence. Cependant, lors des missions, Ottawa rembourse un certain moment. Cette année, ce retour dépasse les 3 000 $. Ce surplus sera placé dans un autre compte selon une visée de remplacer, quand ce sera nécessaire, les moteurs et les ballons du zodiac. Steve Paradis précise qu’un remplacement de ballons exige 35 000 $. Il en coûterait 45 000 $ pour les deux moteurs. 

L’embarcation a « sa saison dans le corps », estime le commandant, même si elle n’a pas vécu de « problèmes majeurs ». Elle s’est dirigée vers Sabrevois, chez le concessionnaire, pour l’entretien usuel. Elle sera prête à reprendre du service dès le retour des temps doux.