Chambly : une saison à la hauteur des attentes pour Perrault
C’est une saison à la hauteur des attentes qu’a livrée le Chamblyen Joël Perrault, entraîneur-chef de l’Océanic de Rimouski, dans la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ), présentement au coeur du tournoi de la Coupe Memorial.
Joël Perrault a tenu parole. Quand il s’est entretenu avec le journal, en août dernier, alors que s’amorçait la campagne 2024-2025, il annonçait que sa formation ferait partie de l’élite de la LHJMQ. L’Océanic de Rimouski, son équipe, a répondu à l’appel en présentant le deuxième meilleur dossier du circuit Cecchini. Forte de ses 40 victoires, elle a vu une seule formation faire mieux, Moncton, avec ses 46 gains. « On savait que l’on avait une bonne équipe. On est très contents du rendement en saison », établit l’ancien joueur de la Ligue nationale de hockey (LNH).
Séries éliminatoires
Aux Fêtes, l’équipe a posé des actions concrètes pour bonifier son effectif sur la glace, se commettant clairement sur ses intentions de rafler le trophée Gilles-Courteau. Elle est cependant entrée en séries avec une formation « abimée ». Au fil de celles-ci, des joueurs de premier plan ont alourdi la liste des blessés. « Ça n’a jamais été une excuse pour nous », situe toutefois Perrault, qui a su bénéficier d’un club plutôt bien nanti en matière de profondeur.
Si la première ronde a été une formalité contre les Islanders de Charlottetown, le niveau de jeu s’est intensifié en deuxième ronde contre les Saguenéens de Chicoutimi. L’équipe chicoutimienne, pour laquelle évolue le prometteur Chamblyen Émile Guité, s’est inclinée en six parties. « Ça a été une série très émotive en raison de la rivalité entre Rimouski et Chicoutimi », raconte l’entraîneur-chef de Rimouski.
La troisième ronde, face aux Cataractes de Shawinigan, s’est rendue à la limite de sept parties. Beaucoup d’énergie « a été laissée sur la glace », convient Joël Perrault, alors que le match ultime s’est soldé en deuxième période de prolongation, en faveur de Rimouski.
La logique a été respectée : les deux puissances de la ligue se sont affrontées en finale. Les Wildcats de Moncton attendaient de pied ferme Rimouski, eux qui avaient balayé leur série précédente en quatre rencontres. Rimouski a échappé les trois premiers matchs du duel. L’Océanic ne s’est pas laissé abattre pour autant et a remporté les deux parties suivantes. Dans la sixième rencontre, l’équipe de Perrault a presque comblé un retard de 0-3 en marquant deux filets en troisième période. Ce fut cependant trop peu trop tard. « Je suis tellement fier de ce groupe-là. Il y en a qui ont tout donné pour cette organisation. J’ai beaucoup de respect pour la façon dont nos joueurs se sont comportés. Ça aurait été facile de tirer sur la plug un peu pour se reposer pour la Coupe Memorial. Ça n’a jamais même été une discussion à l’interne. Ils ont tout donné jusqu’à la fin », observe avec émotion Joël Perrault.
Enfin la Coupe Memorial
Le tournoi de la Coupe Memorial rallie les champions respectifs juniors de l’Ouest et de l’Ontario, ainsi que Rimouski et Moncton. C’est le rendez-vous de la crème de la crème de ce niveau au pays. Joël Perrault aborde l’événement avec fébrilité. « C’est une opportunité que d’autres n’auront pas. Je n’ai pas eu la chance de le vivre en tant que joueur et je l’ai, 25 ans plus tard, avec mes joueurs. Je veux que tous l’apprécient et réalisent leur chance », estime-t-il. Dans son cas, il le vit avec sa conjointe et ses deux filles, qui ont fait la route pour accompagner le père de famille. S’ajoutent à sa garde rapprochée ses parents, son frère et deux bons amis, dont Pierre-Alexandre Parenteau, ancien joueur des Canadiens de Montréal. Conscient, l’homme chérit le moment.
Joël Perrault ne s’en cache pas : vivre une saison avec, dans les oreilles, le bourdonnement constant d’un tournoi de la Coupe Memorial à venir ajoute au défi. « Quand tu as ce statut, les équipes viennent ici bien préparées et veulent te battre », convient-il. Il soutient que ses joueurs ont su composer avec cette pression peu commune. « En partant la saison, ça a été un défi de vendre aux joueurs de ne pas penser à la Coupe Memorial et ils l’ont accepté avec une grande maturité », identifie l’entraîneur, qui avait divisé la saison en diverses étapes à franchir. Sur l’échiquier, la participation à la Coupe Memorial ne constituait que la vingtième étape du plan. « C’est sûr que l’on s’en est fait parler beaucoup. On a été bons à bien isoler ce bruit-là et à continuer à focaliser sur le moment présent », précise le gaillard.
« Je veux que tous l’apprécient et réalisent leur chance. » – Joël Perrault
« Incroyable! », lance Perrault quant à l’ambiance qui règne à Rimouski, à l’aube de l’un des tournois les plus prestigieux de la planète hockey. Il soutient avoir senti un engouement tout au long de la saison. Cette fièvre a atteint son apogée au fil de l’évolution des séries. Le colisée Financière Sun Life de Rimouski a d’ailleurs fait « plus que » salle comble alors que des partisans debout se sont ajoutés à ceux assis, en séries. « Ça rappelait les années de Sidney Crosby et Brad Richards. Ça a été toute une ambiance! », compare le Chamblyen. Rappelons que Richards et Crosby ont fait la pluie et le beau temps, à Rimouski, le premier à la fin des années 90, l’autre de 2003 à 2005.
Un phénomène sur la glace
Les Tigers de Medicine Hat sont les champions de la Ligue de hockey de l’Ouest. Dans leurs rangs, ils comptent sur la présence de Gavin McKenna. En raison de sa date de naissance, il ne sera admissible au repêchage de la LNH qu’en 2026. Pourtant, il est déjà dominant et perçu comme la future superstar de la LNH. Fait-il partie du plan de match quand on l’affronte? « C’est sûr qu’il faut que tu sois au courant de contre qui tu joues, surtout contre des joueurs comme lui. C’est un Connor McDavid de sa génération. Il faut avoir un plan de match efficace face à ce talent-là, mais en même temps, il faut se concentrer sur ce que l’on contrôle. Je vois ça comme une occasion de jouer contre les meilleurs du hockey », complète l’entraîneur-chef.