Chambly : un parcours écourté à la Coupe Memorial
L’aventure s’est terminée trop tôt pour le Chamblyen Joël Perrault, entraîneur-chef de l’Océanic de Rimouski dans la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ), alors que son équipe a été la première éliminée lors du tournoi de la Coupe Memorial de la Ligue canadienne de hockey.
La ville rimouskoise a vibré au rythme du hockey junior pendant une dizaine de jours. C’est cependant mercredi dernier que son équipe favorite a dû quitter la danse à quatre participants de la Coupe Memorial après avoir encaissé un troisième revers en autant de rencontres dans le tournoi expéditif.
Après s’être inclinée 5 à 4 contre les Tigers de Medicine Hat et 3 à 1 contre les Knights de London, la troupe locale a affronté les Wildcats de Moncton. C’était l’occasion pour l’Océanic de prendre sa vengeance face à l’équipe qui l’avait vaincu en finale de la LHJMQ. La formation de Perrault a toutefois baissé pavillon par un pointage de 6 à 2, dont deux buts ayant été inscrits dans un filet désert.
Une séquence intense
En enchaînant les séries éliminatoires et la Coupe Memorial, l’Océanic était sur une séquence de deux mois de hockey intensif. « Il y a eu beaucoup de hauts et de bas, beaucoup d’émotions à gérer. Ça a été plaisant, même si ça n’a pas été le résultat escompté. Les joueurs ont vraiment tout donné. On est juste arrivés à court un peu », explique Joël Perrault, qui a reçu le journal dans le bureau du personnel d’entraîneurs. Sur les murs, la riche histoire de l’Océanic est visible. Les photos des grands qui ont marqué l’histoire de la franchise tapissent la pièce, tels que Sidney Crosby, Vincent Lecavalier, Brad Richards et Alexis Lafrenière. L’équipe a gagné la Coupe Memorial en 2000 et a participé au tournoi en 2005 et 2015.
Dans l’édition 2025, les quatre meilleures équipes juniors canadiennes étaient du rendez-vous. La crème de la crème de ce niveau a été servie aux partisans. « Ça a fait du hockey très serré dans chaque rencontre », convient l’entraîneur-chef. Les parties serrées n’ont toutefois pas su tourner en la faveur de l’équipe de Perrault.
Gavin McKenna est le nom sur toutes les lèvres du hockey junior. Le hockeyeur est pressenti pour être le premier choix, au total, de la Ligue nationale de hockey (LNH) lors du repêchage de 2026. Malgré son but en finale, son équipe, les Tigers de Medicine Hat, a été dominée 4 à 1 par la grosse machine des Knights de London, qui ont soulevé la coupe.
Plusieurs cultures canadiennes
Aux abords du colisée Financière Sun Life de Rimouski, l’ambiance était festive. Les amoureux de hockey junior ont bravé des journées grisonnantes pluvieuses pour se masser sur le site. Albertains, Ontariens, Néo-Brunswickois et Québécois ont peuplé le lieu, tissant une courtepointe canadienne aux couleurs des diverses cultures qui habitent le pays. Sur place, certains ont pu découvrir le doigté agile du guitariste Steve Hill ou le flot fluide de Fouki, artistes issus de la Belle Province. Dans les restaurants locaux, on a reconnu les partisans venus d’ailleurs, qui s’entendaient et s’affichaient ouvertement.
Pendant le tournoi, l’équipe de Joël Perrault s’est installée à l’hébergement Le Gaspésiana, à Sainte-Flavie, loin de l’effervescence publique. En retrait, à une trentaine de kilomètres de l’action, les joueurs y ont cohabité en meute. « On a sorti les joueurs de leur pension pour qu’ils puissent vivre l’expérience de la Coupe Memorial en évitant le plus de distractions possible », raconte l’entraîneur.
La famille dans le portrait
Depuis le mois d’août, Joël Perrault est propriétaire d’une maison à Sainte-Luce-sur-Mer. De Chambly, sa conjointe et ses deux filles l’ont rejoint après une année à distance. Johanne Quesnel et Normand Perrault, parents de Joël, étaient en visite, de Chambly aussi, pour vivre la semaine mémoriale. Le frère de l’entraîneur, Mathieu, était également du regroupement familial.
La famille passe par plusieurs gammes d’émotions à travers les résultats de Joël Perrault. Il arrivait de la Ligue de développement du hockey M18 AAA, où il se donnait pour mission de développer ses joueurs, et prenait fierté à voir ceux-ci être repêchés tôt dans la LHJMQ. Avec l’Océanic, c’est un autre niveau, alors qu’il atterrit dans une concession qui détient une base de plusieurs dizaines de milliers de supporteurs. La pression est autre. « Comme coach, tu es évalué sur tes victoires et défaites. Comme joueur, tu peux avoir du succès et être vu comme étant très bon même si ton équipe perd. Entraîneur, tu es principalement évalué sur ta fiche », nuance l’ancien joueur de la LNH. Ses parents soulèvent l’aspect parfois ingrat du métier d’entraîneur. En cette ère, ils sont nombreux à bombarder leurs opinions sur les réseaux sociaux, et savoir se soustraire à certaines lectures fait partie de l’exercice.
Un colisée revampé
Le colisée de Rimouski a complété, en octobre 2024, sa transformation après des mois de réfection. Parmi les travaux effectués, les bancs des joueurs ont été replacés pour se situer du même côté de la glace, et des bandes plus flexibles, appelées » bandes flex « , ont remplacé celles, plus rigides, qui entouraient la patinoire. Une douzaine de loges corporatives ont aussi été ajoutées. Les travaux ont coûté environ 4 M$.