Chambly : nouvelle embarcation pour les interventions d’urgence
Le Service d’incendie de Chambly a fait l’acquisition d’une toute nouvelle embarcation nautique destinée aux interventions d’urgence sur le bassin de Chambly et la rivière Richelieu.
La Ville de Chambly a présenté sa nouvelle embarcation. « Avec ses 7,85 mètres de long, l’embarcation moderne est conçue pour répondre efficacement aux situations d’urgence », résume Chambly. Elle servira notamment lors de sauvetages et de la récupération de plaisanciers en détresse, à l’assistance médicale d’urgence sur l’eau, au remorquage d’urgence et à la lutte contre les incendies d’embarcations. « Comme elle est équipée d’une pompe à incendie et d’un canon, l’extinction des feux d’embarcations ou de maisons flottantes, nouvelle tendance, comme on en voit à la marina, sera plus facile », décrit Nicolas Drapeau, directeur du Service d’incendie de la Ville de Chambly. Il soutient qu’il était plus compliqué de mener ce type d’opération à partir de la rue. Cette nouvelle acquisition remplace l’embarcation actuelle, en service depuis plus de 20 ans. Dans les dernières années, celle-ci avait d’ailleurs eu besoin d’être remorquée par la Garde côtière auxiliaire canadienne. Le coût d’acquisition du nouveau bateau se situe à 400 000 $. Quand un appel d’urgence entre à la centrale, une équipe quitte la caserne pour se rendre près du quai fédéral, là où les équipements de flottaison sont réunis.
Formations nécessaires
En voulant sauver des vies, des pompiers ont perdu la leur. L’enquête de la coroner concernant la mort du pompier Pierre Lacroix, dans les rapides de Lachine en 2021, pointait du doigt le manque de formation et le manque d’équipement. Elle soulignait que ce décès aurait pu être « évitable » et avait émis 25 recommandations.
Le manque de formation, la gestion et la planification déficientes avaient été ciblés par la coroner dans le cas de la mort des pompiers volontaires Régis et Christopher Lavoie, en 2023, dans Charlevoix. « C’est venu un peu encadrer la façon de faire en matière des équipements utilisés. Il y a des formations qui sont nécessaires pour faire ce type de sauvetage nautique »,
met en reflet Nicolas Drapeau. Il mentionne que toutes les équipes de pompiers de son service d’incendie sont habilitées à utiliser l’embarcation. « Dans tout nouveau déploiement d’équipement, il y a toujours une formation adaptée. Ici, on revoit au complet le maintien de compétences au niveau du sauvetage », ajoute-t-il.
Technologies de pointe
Dotée des dernières avancées technologiques, l’embarcation permettra aux équipes d’intervenir plus rapidement et en toute sécurité. Elle est équipée d’une caméra à imagerie thermique pour repérer des victimes en contexte de faible visibilité et d’un système d’échosondage pour la recherche de véhicules ou d’objets submergés.
Pour le Service d’incendie de Chambly, la saison démarre lorsqu’il n’y a plus de glace et elle peut s’étaler jusqu’à la fin du mois de novembre. En moyenne, l’équipe reçoit entre 15 et 20 appels d’urgence nautique par saison.
Garde côtière auxiliaire
Cette nouvelle embarcation chamblyenne ne change en rien le rôle de la Garde côtière auxiliaire canadienne, qui patrouille les eaux locales afin de porter secours aux plaisanciers. Elle en est à ses réunions de début de saison ainsi qu’à l’inspection de l’embarcation. S’ensuivra la mise à l’eau. Prévoyant, Steve Paradis, commandant adjoint, Unité 16-Vallée du Richelieu, a procédé à l’entretien du bateau en octobre plutôt qu’au printemps. « En début de saison, c’est la cohue. Tout le monde veut faire les mises au point qu’il n’a pas fait faire », dit-il en connaissance de cause. Les clés sont dans les fentes, le bateau est plein d’essence, il ne manque à peu près que la collaboration de Dame Nature pour lancer la saison.
Le recrutement de bénévoles s’est bien déroulé durant la saison morte, soutient Steve Paradis. Quatre nouveaux volontaires s’ajoutent à l’équipe. Il en chiffre 28 au total. Dans un monde idéal, il atteindrait le nombre de 30.
Patrouille de soir
En termes de nouveauté, la Garde côtière auxiliaire canadienne patrouillera un vendredi par mois, de soir, jusqu’à environ minuit. En plus de s’y focaliser, elle sensibilisera sur les feux de navigation. À cet effet, Steve Paradis précise que les embarcations se font habiller de toutes sortes d’éclairages. « C’est très joli, mais quand tu navigues, ça fausse les données d’orientation », met-il en garde. Autre notion sur laquelle éduquer, quand un bateau se met à l’ancre, il doit éteindre ses feux de navigation et passer au feu d’ancrage. « La majorité des gens ne font pas de navigation de nuit. Souvent, ils ne sont pas capables de localiser les interrupteurs du feu d’ancrage », observe-t-il.
L’embarcation de l’organisation bénévole a sept ans. Steve Paradis prévoit qu’elle en a encore pour six ou sept ans. De son côté, elle a été appelée à répondre à 18 missions la saison dernière. « Il n’y a rien eu de dramatique. Ça n’a été que des dépannages », relate M. Paradis. La Ville de Chambly remet annuellement 1 500 $ à la Garde côtière auxiliaire canadienne. Elle en est à sa deuxième année d’une entente de trois ans.