Bouger pour contrer l’arthrite
Le 1er juin, Mélanie Leclerc courra une fois de plus malgré sa maladie afin d’amasser des fonds pour la recherche, mais aussi pour l’aide aux personnes atteintes, comme elle, de toutes formes d’arthrite.
La résidante de Carignan a reçu un diagnostic de polyarthrite rhumatoïde il y a dix ans. Elle avait eu ses premiers symptômes en août 2008. Mme Leclerc était alors âgée de 32 ans et ses filles avaient 6 et 4 ans.
Malgré les hauts et les bas de la maladie, la battante a participé à différentes courses d’envergure au profit de la cause. Pour la 10e édition de la Marche de l’arthrite, elle est l’une des 11 ambassadrices. Elle soutient avoir accepté sans hésiter. « Peu importe le stress que ça peut apporter, c’est un honneur que mon histoire puisse faire la différence », affirme Mme Leclerc.
Si le poste lui a été confié, c’est en partie parce qu’elle a publié une vidéo sur sa page Facebook, Ma Santé – Mélanie Leclerc, de ses états d’âme tout de suite après sa participation à l’édition 2018 de la marche. « Mon message était que peu importe ce que vous faites, faites-le! La vidéo a été partagée et ça a fait boule de neige », raconte-t-elle.
« L’important n’est pas la vitesse, ni de marcher ou de courir. Le but est de bouger; c’est important dans cette maladie. » – Mélanie Leclerc
Son histoire
Ses symptômes ont commencé par une cheville douloureuse. « Comme je fais beaucoup de vélo et de course, je ne me suis pas trop posé de questions. Le lendemain, c’était les deux chevilles qui étaient douloureuses. Quelques heures plus tard, j’avais aussi mal aux genoux. J’avais de la difficulté à descendre les escaliers », raconte-t-elle.
La femme a finalement réussi à obtenir un rendez-vous rapidement avec son médecin de famille, qui lui a fait passer plusieurs tests. Elle a aussi vu rapidement un rhumatologue. « J’avais 32 ans et mes symptômes ont été foudroyants. J’ai eu un suivi rapidement à cause de ça », croit Mme Leclerc.
« À ce moment, j’espérais que ça ne changerait pas ma vie et que c’était seulement un virus », ajoute-t-elle. Finalement, après plusieurs semaines, le verdict est tombé et ce n’était pas viral.
Lors de sa première visite, le médecin lui avait prescrit des médicaments à la cortisone pour faire désenfler ses articulations. Quand le diagnostic est tombé, elle a cessé graduellement la cortisone pour voir si les symptômes reviendraient. « Comme de fait, en une ou deux semaines, j’ai eu des symptômes que je n’avais pas avant. Je n’étais plus capable de faire des tresses à mes filles », se remémore-t-elle.
Mme Leclerc se souvient aussi d’une fois où elle a demandé à son conjoint de la lever de son lit parce qu’elle n’était pas capable. « J’ai les larmes aux yeux quand j’y repense », dit-elle.
« Cette journée-là, je me suis permis de pleurer. J’ai accepté que j’étais malade », affirme la femme.
Les traitements
Elle a essayé différents médicaments pour atténuer les douleurs. À un moment, elle en prenait huit à la fois. Finalement, elle a reçu des injections. « Ça a été miraculeux pour moi. Dès la première injection, ça a pris 48 heures pour constater les effets. Je me sentais normale », indique-t-elle.
Cependant, ce traitement affaiblissait son système immunitaire. Dans la première année, elle a été victime de quatre infections qui ont nécessité une hospitalisation, dont la bactérie mangeuse de chair, la cellulite au niveau du visage et le Clostridium difficile.
Depuis, elle a repris son travail de technicienne en laboratoire à temps partiel. Sa médication contrôle bien ses douleurs. Elle prend également toutes les précautions pour éviter les infections.
Courses
La Carignanoise a participé à sa première course, un demi-marathon, à Disney en janvier 2010, seulement quelques mois après la fin de sa série d’infections. « On m’a traitée de folle, se remémore-t-elle. Ma mère a décidé de m’accompagner parce qu’elle savait que je ne changerais pas d’idée. Je n’ai pas réussi à tout le courir. Je me suis blessée pendant le parcours et j’ai presque fini la course en fauteuil roulant. Pour moi, c’était important de franchir le fil d’arrivée. J’ai fondu en larmes. »
En 2014, elle a couru un marathon au Costa Rica avec son conjoint. En 2015, elle a récidivé en Jamaïque, cette fois avec sa sœur et son père. Ensuite, la fondation avec qui elle courait a fermé.
Puisqu’elle voulait toujours inspirer les autres, elle a ouvert une page Facebook. Ses 8000 partisans peuvent y trouver des conseils santé. Elle parle aussi de sa maladie. « Je veux sensibiliser les gens à ne pas attendre à demain pour prendre leur santé en main. J’ai reçu des messages de personnes qui ont recommencé à marcher ou à courir », indique-t-elle.
La femme a également fait la promotion de la Marche de l’arthrite et de son rôle d’ambassadrice. Elle a formé une équipe. Sa plus jeune et des membres de sa famille seront aussi à ses côtés lors de l’événement.
« L’important n’est pas la vitesse, ni de marcher ou de courir. Le but est de bouger; c’est important dans cette maladie et il n’y a pas de pression », précise l’ambassadrice.
Quelques données sur l’arthrite
Il existe plus de 100 formes d’arthrite, la plus connue étant l’arthrose. L’arthrite désigne un groupe de maladies affectant les articulations et d’autres tissus.
Une personne sur cinq vit avec l’arthrite au Canada, soit plus de 6 millions de Canadiens. Au Québec, il y en a 1,3 million. Dans la circonscription provinciale de Chambly, on dénombre 9800 personnes atteintes de l’arthrite.
Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à en souffrir, avec un pourcentage de 59,5 %.
Il n’existe actuellement aucun moyen de guérir cette maladie.
Les fonds amassés lors de la Marche de l’arthrite servent à financer la recherche.
(Source: Société Arthrite)