Un voyage dans le passé avec Pauline Senécal pour son 95e anniversaire
HISTOIRE. En 1950, Pauline Senécal épousait Maurice Brodeur, le propriétaire de la première épicerie de Chambly, à l’angle de l’avenue Bourgogne et de la rue Larivière. Le 13 mars, Mme Senécal soufflera ses 95 bougies. À cette occasion, elle replonge dans
La fêtée est l’aînée d’une famille de huit enfants. Née à Verdun, elle a découvert Chambly dans sa jeunesse, alors que son père, qui travaillait dans le domaine de la construction, s’est installé dans la région où il a collaboré à différents projets de développement.
Pendant quelques années, la jeune femme a occupé un poste d’infirmière à Montréal. Pour se rendre au boulot, elle utilisait le train.
« C’est le père de ma mère qui avait construit l’épicerie à l’époque. Mes parents étaient des clients du commerce, c’est comme ça que ma mère a rencontré mon père [Maurice Brodeur] », raconte le fils de Mme Senécal, David Brodeur.
« Il était le plus beau et le plus fin! », s’exclame Mme Sénécal en voyant une des photos de son mariage. « Mon père avait la réputation d’être le plus bel homme de Chambly », ajoute son fils.
Nid familial
À l’époque, Maurice Brodeur tenait une boucherie dans une petite rallonge de sa maison. Il a implanté ses affaires dans l’épicerie un peu après la Seconde Guerre mondiale. Après avoir rencontré son épouse, le couple a habité avec leurs deux enfants dans le logement au-dessus du commerce.
« Ma mère m’a toujours dit à la blague que j’ai commencé à travailler à l’épicerie à un an, se souvient M. Brodeur. Au début, je m’amusais à timbrer les prix. Quand mon frère et moi avons grandi, on a été commis aux fruits et légumes et emballeurs. »
Au magasin, la famille offrait un service personnalisé à ses clients, qu’elle connaissait très bien.
« Ma mère écrivait le nom de tous les enfants de ses clientes sur les bananes quand elles en achetaient », se rappelle David Brodeur.
L’arrivée de l’entreprise Steinberg dans la région a ensuite fait disparaître les petites épiceries de Chambly. Mme Senécal a alors retrouvé un poste d’infirmière dans les écoles de la Rive-Sud et son mari est parvenu à décrocher un poste comme fonctionnaire.
Garder la forme
Passionnée de natation et d’aquaforme, Pauline Senécal a toujours aimé bouger pour rester en santé.
« Quand elle allait s’inscrire aux cours d’aquaforme à la piscine de Chambly, elle demandait toujours qu’on ne la met pas dans les groupes de personnes âgées », confie son fils avec le sourire.
Si elle habite à présent à la Résidence des Bâtisseurs de Chambly, la fêtée a tout de même habité jusqu’à tout récemment dans sa maison de Saint-Mathias-sur-Richelieu.
« C’était tellement beau là-bas. Il y avait un grand terrain au bord de l’eau », confie-t-elle.
Très sociable, elle aime rencontrer et échanger avec les gens. Elle a d’ailleurs fréquenté à quelques reprises le restaurant de l’Entraide Plus, un organisme de Chambly.
« Elle venait environ une fois par semaine à l’époque, maintenant un peu moins. C’était sa petite sortie de la semaine pour venir voir des amis », ajoute la directrice de l’organisme, Louise Pilette.
L’évolution de la bâtisse
Selon le président de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly, Paul-Henri Hudon, l’épicerie des Brodeur a été en fonction jusqu’en 1972 environ.
Par la suite, l’édifice a servi de restaurant, qui était nommé à l’époque Le Paysan, jusqu’aux années 1990.
« Cette maison a ensuite abrité le Salon de coiffure, propriété de Mme Rivard, depuis environ 1990, jusqu’à nos jours », complète M. Hudon.