Pour que l’invisible devienne visible

Afin de rendre concrètes, visiblement, les allergies d’une personne, Julie Nobert a créé les breloques Alerzy. Ces articles représentent l’un des dix allergènes prioritaires et s’accrochent à la fermeture éclair d’une boîte à lunch, de n’importe quel sac ou encore d’une veste.

L’aventure a commencé par une breloque faite pour un enfant allergique de la région. Ce dernier était handicapé et souffrait d’allergies alimentaires. Il avait de la difficulté à les exprimer. Sa mère craignait donc de le faire participer aux sorties scolaires. Son père travaillait avec le conjoint de Mme Nobert. Lorsqu’il lui en a parlé, elle a eu l’idée de lui faire une breloque avec son allergie puisqu’elle produisait déjà différents bijoux à la main.

« Sa mère m’a téléphoné pour me dire que même les enfants pour qui l’allergie, ce n’est pas concret, avaient compris », raconte-t-elle.

La breloque représente la ou les allergies alimentaires d’une personne. Il est possible d’en mettre plus d’une.

« La breloque fait un rappel et, visuellement, on comprend tout de suite. » – Julie Nobert

Être utile

La résidante de Chambly a créé ces produits afin d’aider les gens et de se sentir utile. La créatrice, qui n’est pas touchée de près par cette problématique, soutient représenter les yeux des personnes non allergiques. « J’ai fait des recherches. J’ai réalisé que les gens qui n’ont pas d’allergie banalisaient et ne voyaient pas le danger. La breloque fait un rappel et, visuellement, on comprend tout de suite », affirme-t-elle.

Selon Mme Nobert, sa breloque comporte différents avantages et « apporte une sécurité supplémentaire » pour les enfants. Son produit peut servir à identifier l’allergie d’un enfant, par exemple lors d’une sortie ou auprès d’un remplaçant dans la classe ou à la garderie. Il peut aussi s’adresser aux adultes et aux adolescents. « Par exemple, si une personne fait un choc anaphylactique dans le métro. Le réflexe ne sera pas de penser à ça ou de regarder si elle a un bracelet indiquant ses allergies. Si la breloque est après le sac, c’est visuel et compréhensible pour tout le monde », dit-elle.

Le produit peut aussi servir lors de voyages pour illustrer l’allergie auprès des gens qui ne parlent pas la même langue.

Processus de création

Mme Nobert avoue d’emblée ne pas être une femme d’affaires. « J’avais mis mon produit sur ma page Facebook personnelle. Le monde trouvait ça beau. C’est là qu’on m’a approchée pour me dire que je devais faire protéger mon idée », souligne-t-elle. Chose qu’elle a réalisée. Elle a aussi enregistré sa marque de commerce.

Le processus a pris environ deux ans. L’entrepreneure souligne avoir fait plusieurs recherches afin que son produit soit fabriqué au Québec. « Mon idée était de les fabriquer au Québec. Pendant six mois, j’ai cherché. J’ai parlé avec différentes personnes. Je n’ai jamais trouvé quelqu’un qui le faisait. J’ai regardé mes choses à la maison et j’ai bien constaté que tout est fabriqué en Chine », explique-t-elle.

Mme Nobert a donc dû se résigner à les faire produire en Chine. Elle en fait ensuite l’assemblage elle-même. La Chamblyenne a également trouvé une compagnie là-bas qui effectue le contrôle de qualité. « Je voulais m’assurer qu’ils répondent aux normes canadiennes et qu’ils soient assez solides puisqu’ils sont destinés aux enfants. Il y a un contrôle de qualité qui est fait », confie-t-elle.

S’est ensuivi, entre autres, la création d’un site Web présentant ses produits et où il est possible d’acheter en ligne. Celui-ci est fonctionnel depuis septembre 2018. Elle était aussi allée en porter dans une clinique d’allergologues. Cela l’a amenée à un congrès annuel d’allergologues et au Salon des allergies d’Allergie Québec. « Je suis contente, c’est signe qu’ils croient en mon produit », dit-elle. Une trentaine de pharmacies sur la Rive-Sud proposent aussi le produit depuis quelques mois.